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Trelleborg ou l’intensification du travail

Depuis un an et demi, trois militants du site Trelleborg de Carquefou, en Loire-Atlantique, s’investissent dans la démarche confédérale sur l’intensification du travail. Récit.

Depuis un an et demi, trois militants du site Trelleborg de Carquefou, en Loire-Atlantique, s’investissent dans la démarche confédérale sur l’intensification du travail. Récit.

Tout a commencé en novembre 2001 lors de la formation des délégués du CHSCT. A l’époque, la section syndicale de l’entreprise Trelleborg sur le site de Carquefou, en Loire-Atlantique, met l’accent sur les conditions de travail et pointe plus particulièrement la question des troubles musculo-squelettiques (TMS) provoqués notamment par les gestes répétitifs. Et à l’issue de la formation, la section syndicale de cette entreprise du caoutchouc décide de partir en mission dans les ateliers.

La mission
Au-delà des heures liées au mandat du délégué, les élus peuvent prendre des initiatives. Ainsi, les membres du CHSCT peuvent voter une mission. Il s’agit d’une initiative d’action, à laquelle la direction de l’entreprise ne peut opposer des réserves liées aux contingents limités d’heures de délégation ni à la durée ni aux coûts du temps nécessaire au travail des délégués qui seront en mission.

 » Il s’agit d’aller vers la connaissance la plus concrète du travail, tel que les salariés le vivent. »

De la mission…
A plus d’un titre, la démarche a été marquée par les résultats obtenus. Gilbert, délégué syndical central en 2003, résume ainsi l’opération : « la mission est une véritable action de terrain qui nous permet d’être proches des salariés. Et, cerise sur le gâteau, elle nous a permis de faire de nouveaux adhérents… c’est la CFDT elle-même qui retrouve ainsi du muscle ! ».
Mais on ne peut gommer d’un revers de main les dégâts qui sont quelquefois inscrits au plus profond des muscles comme des articulations, et qui marquent les conditions de vie. Alors, tout naturellement le débat rebondit sur la question de la pénibilité. Une question pour laquelle les travailleurs postés se montrent exigeants en termes de départs anticipés. Même si ce n’est pas la seule réponse à trouver.

… à la formation-action
A la préoccupation constante de la section syndicale pour la santé, l’équipe va ajouter un cran de plus en engageant trois de ses délégués dans la démarche proposée par la confédération à une soixantaine de militants issus de 22 équipes syndicales venues de tous les horizons. Intitulée « Formation-action sur l’intensification du travail », la démarche engage les candidats plusieurs mois au cours des années 2004 et 2005.

Sans faillir, car la démarche est passionnante et prenante à la fois, les participants entendent des experts en matière de santé au travail. Dans leur propre entreprise, ils se lancent aussi dans un véritable travail de terrain et mènent une enquête auprès des salariés. Dans un contexte de travail en mutation constante, l’objectif est clair. Il s’agit d’aller vers la connaissance la plus concrète du travail, tel que les salariés le vivent. « Sans qu’ils s’en rendent toujours comptent, car on ne se voit pas travailler » souligne Marie-Thérèse, militante investie dans la démarche confédérale. Pour l’équipe, le souci est de « garder le personnel vieillissant et ne pas user prématurément les jeunes ». Une préoccupation qui s’inscrit dans le droit fil de la démarche engagée sur les TMS en 2002. « On a de la suite dans les idées » dira Pascal, autre militant investi lui aussi dans la démarche.
En avril 2006, les trois militants investis ont relaté leur expérience devant une vingtaine de délégués du site Trelleborg de Carquefou. « Cette réunion dans les locaux du Syndicat Chimie Energie Loire-Atlantique a été l’occasion de partager avec tous les militants de la section les points forts de cette formation-action ». Il faut dire que les animateurs avaient mis les moyens et la pédagogie pour retenir l’attention et générer le débat. Présentation à l’aide du vidéo projecteur, retour sur les interventions des experts durant la formation, mais surtout débat sur les informations collectées sur les postes de travail et sur les premiers résultats. Pour les participants, il est clair que les apports de cette session donnent envie d’aller plus loin. La démarche de mission pourrait même être relancée, car les gains de productivité et les cadences sont toujours à l’ordre du jour. « Autant dire qu’on a encore du pain sur la planche… si l’on ne veut pas finir en miettes ! ».

De la pénibilité
« Face à un patronat qui préfère régler ce problème à coups de primes, d’indemnités et de départs anticipés, le débat sur la pénibilité sera aussi difficile que celui sur les retraites », révient François Chérèque le 11 janvier 2005 lors de la 4e session de la formation-action. Les stigmates réels de la pénibilité devront être évalués, indemnisés et réparés, mais « il n’est pas question de négocier un accord qui ne prévienne pas la pénibilité et laisse partir des salariés plus tôt, en sachant que certains mourront sept à huit ans plus tôt que les autres… ».

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