Nos partenaires

A la une

TROUVEZ LE SYNDICAT LE PLUS PROCHE DE VOUS

Saint-Gobain USA : actionnaires et syndicalistes à la fois

L’assemblée générale des actionnaires du groupe Saint-Gobain se tenait à Paris le 5 juin. Des actionnaires et à la fois syndicalistes de l’United Auto Workers (UAW) ont traversé l’Atlantique pour y participer.


L’assemblée générale des actionnaires du groupe Saint-Gobain se tenait à Paris le 5 juin. Des actionnaires et à la fois syndicalistes de l’United Auto Workers (UAW) ont traversé l’Atlantique pour y participer. Ils souhaitaient exprimer les difficultés qu’ils rencontrent avec la direction de la filiale américaine du groupe.

A l’entrée du Palais des congrès de Paris, Bob Madore, Carol Knox et Tony Quitadamo, montrent leurs invitations. Ils sont venus de l’usine américaine St-Gobain Abrasives (ex-Norton), située à Worcester dans l’Etat du Massachussetts. Actionnaires du groupe St-Gobain et à la fois syndicalistes de l’United Auto Workers (UAW), ils ont décidé de participer, le 5 juin, à l’assemblée générale annuelle des actionnaires du groupe.

La parole syndicale

Devant les actionnaires rassemblés, le président du groupe, Jean-Louis Beffa, a présenté les résultats de l’année 2002. Il a aussi invité les actionnaires à poser de vive voix leurs questions. Jim Caterson, de notre fédération mondiale de la chimie, de l’énergie et des mines (Icem), est revenu sur l’ampleur que prend aux USA le différend qui oppose la direction américaine au syndicat UAW. Responsables politiques, communautés religieuses s’agitent et font du lobbying. Dans une note, la Boston Common, agence d’investissements, souligne la dégradation de l’image de Saint-Gobain aux USA. Jim Caterson a annoncé que l’UAW et l’Icem interviendront auprès de l’OCDE.

Bob Madore a précisé qu’à Worcester, lors des réunions paritaires, la délégation de la direction se fait accompagner de deux avocats : « payés près de 2 000 dollars de l’heure, il y a là un gaspillage financier qui pourrait être mieux utilisé ailleurs ».

Pour le président, les négociations sont placées sous la responsabilité des directions locales, qui doivent toutefois répondre aux principes généraux du groupe. Et de mettre l’accent sur la situation économique du site américain : coûts salariaux élevés et investissement fait de 60 millions de dollars. Pour le reste, « la direction négocie loyalement et veut réellement obtenir un accord ».

Carol Knox, qui participe aux négociations, ne partage pas l’optimisme du président. Elle a rappelé que la direction locale faisait traîner les négociations depuis bientôt deux ans (voir encadré).

Tony Quitadamo travaille depuis une trentaine d’années dans l’entreprise américaine. Lui a mis l’accent sur les dégâts humains que produit l’attitude de la direction.

Une assemblée
sous le choc

La délégation a su se faire entendre. Elle a aussi essuyé quelques quolibets d’actionnaires dérangés par ces interventions inhabituelles. La dernière est venue d’une jeune femme, actionnaire anonyme. « Sans être pro-américaine, je dois vous dire que le ton de vos réponses ne me convient pas. J’y sens du mépris. Votre façon de souligner que les négociations sont décentralisées donne l’impression que vous vous lavez les mains des remarques qui vous ont été faites. »

Touché, le président a répondu qu’il portait une attention aux salariés et à leur motivation au travail. « On s’est mal compris. Nous voulons négocier de bonne foi. Pour cela, la direction vient de faire de nouvelles propositions. » Et d’ajouter, « pour autant, nous ne conclurons pas un accord à n’importe quel prix ».

Reste à vérifier, pour les délégués de Worcester une fois rentrés, si leur direction locale assouplit son attitude pour enfin négocier. « Sinon, nous ne désarmerons pas. Nous continuerons l’action syndicale et appellerons à la mobilisation internationale. »

Droit syndical et parcours du combattant

« Le droit de s’organiser n’a jamais été obtenu sans peine », souligne le député local qui soutient les salariés de la filiale américaine du groupe Saint-Gobain, Saint-Gobain Abrasives. Le syndicat américain United Auto Workers (UAW) le vérifie au quotidien. La direction du groupe mène une véritable campagne antisyndicale, qui heureusement échoue.

Le syndicat UAW a demandé l’ouverture d’une négociation, afin de conclure une première convention collective d’établissement. Elle permettrait de mettre un terme aux décisions unilatérales de la direction qui réduisent régulièrement les garanties sociales jusqu’alors appliquées.

Deux salariés qui soutenaient le syndicat ont été licenciés en janvier 2002.

Des syndicalistes de l’UAW sont venus à Paris en décembre 2001. Ils ont rencontré la FCE-CFDT. Le président du groupe, Jean-Louis Beffa, n’a lui pas souhaité les recevoir.

Une délégation française, composée de délégués de la FCE-CFDT, de la CGT-FO et du Parti socialiste, s’est rendue en mars 2003 dans le Massachussetts. C’est, cette fois, la direction locale qui a joué aux abonnés absents.

À LIRE AUSSI

 Le 1er mai est célébré dans de nombreux pays européens comme un symbole   d’unité, de solidarité et de lutte pour améliorer les droits
Send this to a friend