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Plasturgie Les ouvriers de Sleever Saint-Sulpice en grève

Sleever International est le leader mondial de l'étiquette plastique thermorétractable. 150 millions d'euros de chiffre d'affaires par an...

Sleever International est le leader mondial de l’étiquette plastique thermorétractable. 150 millions d’euros de chiffre d’affaires par an, 1 000 collaborateurs, 10 sites de production, une présence internationale (Europe, Amérique du Nord, Amérique du Sud, Asie).

Les ouvriers des unités maintenance et production de l’entreprise Sleever International à Saint-Sulpice (105 employés) se sont mis en grève le 9 juillet, à l’arrivée de l’équipe qui embauche à 5 heures du matin. « Le climat se dégrade depuis plusieurs mois. Le malaise est important et la semaine dernière le personnel a décidé de passer à l’action », explique Patricia Cugnaud, déléguée du personnel CFDT et représentante au CE. Dans l’après-midi, devant le portail d’entrée de la société, les employés étaient présents malgré une chaleur étouffante. Les administratifs travaillent de jour, les ouvriers font les 3 x 8. Hier, les administratifs n’ont pas débrayé, la maîtrise et les cadres non plus. « Nous voulons une revalorisation des salaires, la prévoyance pour tous alors qu’elle n’est accordée qu’à quelques-uns et une revalorisation du coefficient pour les agents qui sont polyvalents », indique Damien Genin, délégué syndical CFDT. Il n’y a que sur ce dernier point que la direction a cédé : « Bien sûr, cela ne leur coûte rien », réplique un ouvrier. « Depuis que Sleever s’est installé à Saint Sulpice, il s’agit du premier jour de grève », précise David Vicente, suppléant au CE. Lors des discussions, les langues se délient sur le climat à l’intérieur de l’entreprise : « C’est détestable. On essaye de nous dresser les uns contre les autres. La direction a même favorisé la création d’une section syndicale FO, qui est en fait le syndicat maison », n’hésitent pas à affirmer de nombreux ouvriers. « 1600 euros brut mensuel en moyenne en travaillant de jour et de nuit. Même la participation aux bénéfices a fondu comme neige au soleil alors que les résultats sont bons » A plusieurs reprises dans la journée du 9, les délégués syndicaux ont négocié avec la direction. « Ils ne veulent rien lâcher » Alors, les grévistes se préparent à durcir le mouvement : « Nous serons là, 24 h/24 »
Le 9 juillet, en début de soirée, Jean Michel Bousquièrtes, directeur du site Sleever de Saint Sulpice a déclaré que l’usine continue de fonctionner :«Il y a 25 personnes environ en grève actuellement. Ce mouvement a été déclenché lundi à 6 heures sans préavis. Nous avons négocié pendant toute la journée avec la représentation des grévistes. Les discussions sont toujours en cours .»

2ème jour de grève Des salariés toujours motivés !

Les élus cfdt ont des revendications sur le pouvoir d’achat. Celles-ci se déclinent en trois parties : le respect du travail de nuit en valorisant ses heures, le respect de la santé des salariés en leur permettant à tous d’avoir une prévoyance, le respect de leur famille en leur permettant d’améliorer un peu leur pouvoir d’achat ! Les salariés respectent leur entreprise, ils espèrent que celle-ci saura les entendre dans ce contexte difficile de grève.La solution ici n’est pas individuelle mais collective.

Le mouvement de grève déclenché s’est poursuivi mardi 10 jusque dans la soirée. « La direction compte 25 grévistes alors que nous sommes plus de 40 à avoir cessé le travail », affirmaient les syndicalistes CFDT. Deux unités de production sur trois étaient à l’arrêt. Dans la nuit de lundi à mardi, des cadres sont revenus au travail pour redémarrer une unité. Les salariés eux, ont passé la nuit devant la porte de leur entreprise.« Nous voulons le respect du travail de nuit en valorisant ses heures, le respect de la santé des salariés en leur permettant d’avoir tous une prévoyance, le respect de leur famille en leur permettant d’améliorer leur pouvoir d’achat. En fin de compte, les salariés de Sleever demandent le respect qui leur est refusé ».

Les grévistes ont attendu, pendant toute la journée du mardi 10, que la direction veuille bien reprendre les négociations. À 17 heures, aucune rencontre n’avait eu lieu. « Nous avons contacté l’inspection du travail du Tarn pour que le dialogue puisse être renoué », explique Patricia Cougnaud, déléguée du personnel CFDT et représentante des salariés au CE.

Accord sur les 3 points

Dès la matinée, des signes visibles de solidarité sont venus renforcer la motivation des grévistes : automobilistes et camionneurs qui klaxonnent quand ils passent devant le siège de Sleever situé à une centaine de mètres de l’autoroute. Des habitants du village sont venus également apporter leur soutien : « Ils relèvent la tête, refusent de se laisser faire. Il leur faut beaucoup de courage, c’est un combat pour la dignité », commente un retraité. Et le combat n’est pas facile : « Des collègues ont reçu des coups de téléphone de leur hiérarchie les incitant à reprendre le travail », affirme un délégué syndical.
Mais mardi soir, rebondissement, un accord a finalement été trouvé sur les trois principales revendications des salariés.

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