Le 30 juin 2010, un an jour pour jour après l’annonce du projet de cession, le groupe pharmaceutique Sanofi-aventis a révélé le nom du repreneur potentiel de son centre de développement préclinique de Porcheville, dans les Yvelines, et de celui d’Alnwick au Royaume-Uni.
Il s’agit du groupe américain Covance, leader mondial du marché des services de développement préclinique et clinique pour l’industrie pharmaceutique (CRO). Il compte 10 500 salariés dans le monde et réalise un chiffre d’affaires de deux milliards de dollars environ.
La procédure d’information et de consultation du comité d’établissement et du comité central d’entreprise (CCE) a débuté le 8 juillet, la direction de Sanofi-aventis ne cachant pas son souhait de réaliser la cession effective des deux sites avant la fin de l’année 2010. Les représentants des salariés ont dénoncé cette précipitation de la direction et cette procédure à la hussarde, pendant l’été, qui risque de nuire à la qualité de l’information légitime des salariés sur ce projet de cession. Une expertise a été initiée par le CCE, en lien avec le Comité d’entreprise européen et les instances locales des deux sites concernés.
Les salariés de Porcheville et d’Alnwick, après cette annonce officielle, sont partagés entre soulagement et déception.
Soulagement, parce que cette annonce met fin à une année interminable d’incertitude et d’angoisse sur leur avenir. L’activité tournait au ralenti depuis un an et les deux sites vivaient en marge de la recherche-développement du groupe depuis plusieurs mois.
Déception, parce que, si le groupe Covance apparaît comme le plus crédible des repreneurs évoqués ici où là, l’absence d’informations précises sur son projet industriel n’a pas levé toutes les inquiétudes quant à la pérennité à long terme des deux sites.
Certes, un engagement de maintien de l’emploi pendant cinq ans serait pris par le groupe Covance, mais les salariés et les représentants CFDT veulent savoir comment cet engagement se traduit concrètement pour chaque salarié quel que soit son métier. De plus, ils restent dans le flou sur les activités que Covance souhaite mettre en œuvre et développer à Porcheville à moyen/long terme.
D’autre part, il a été confirmé que le groupe Sanofi-aventis n’apportera pas d’activité en développement préclinique au repreneur, du fait des surcapacités dans ce domaine. L’avenir de ces sites repose donc essentiellement sur le groupe Covance, ce qui ne manque pas d’inquiéter les salariés dans le contexte actuel de recomposition du modèle économique de l’industrie pharmaceutique, qui affecte aussi les sociétés de sous-traitance du secteur.
A la fin du mois de juillet, les salariés de Porcheville ont eu un premier échange informel avec des dirigeants de Covance. Ils souhaitent une nouvelle rencontre en septembre pour obtenir des réponses plus précises à leurs interrogations.
Les représentants du personnel craignent d’avoir à se prononcer sans avoir reçu toutes les garanties sur la pérennité des activités et des emplois. Ils comptent tout faire pour que la procédure d’information et de consultation en cours permette de « dessiner un avenir à Porcheville » comme l’ont exprimé les salariés, le 30 juin dernier.
Les représentants du personnel CFDT s’attacheront également à obtenir, pour les salariés cédés, des garanties solides de maintien d’un statut collectif de qualité. Ils demandent instamment que des discussions sur ce sujet sensible s’engagent au plus vite avec le groupe Covance, pour connaître ses intentions en matière de renégociation des accords collectifs mis en cause de facto par la cession.
A ce jour, aucune réponse n’a été apportée à cette demande pressante des salariés.
La FCE-CFDT entend bien négocier, avec Sanofi-aventis, des modalités d’accompagnement social à la hauteur de ce groupe, qui ne peut s’exonérer à bon compte de sa responsabilité vis-à-vis de ses salariés.