A situation exceptionnelle, initiative exceptionnelle. A l’appel des six organisations syndicales représentatives dans la branche, plus de 500 salariés se sont rassemblés le 16 décembre devant le symbole du capitalisme financier, hier encore triomphant. Aujourd’hui moins arrogante avec des actionnaires toujours aussi rapaces, l’industrie pharmaceutique ne cesse depuis le début 2008 d’annoncer des suppressions de postes. C’est plus de 5 000 annonces de suppressions de postes qui touchent les activités de recherche, de fabrication et de promotion. Chez Pfizer, chez Sanofi Aventis, chez GSK, chez Novartis, chez Solvay pharma chez BMS, chez Boiron, chez UCB Pharma. Et que dire de MBO, prestataire de visite médicale, qui laisse environ 750 salariés sur le carreau dans une procédure de liquidation judiciaire. Et selon les dires mêmes du Leem, la chambre patronale de l’industrie pharmaceutique, ça n’est pas fini. Devant la crise économique qui affecte la planète, comment admettre que les entreprises licencient pour maintenir leur profitabilité. Comme l’a rappelé lors de ce rassemblement François Leborgne, délégué fédéral en charge de la branche pharmacie « quand le président de la République nous annonce que la richesse d’un pays vient de sa capacité industrielle, nous sommes d’accord. Encore faut-il que cette annonce se traduise dans les faits, encore faut-il que l’Etat prenne les mesures à l’encontre des industriels qui suppriment des emplois et des activités alors que leur santé financière est bonne, voire florissante ».
Ce rassemblement pèsera pour obtenir l’organisation dans les meilleurs délais d’une ou plusieurs réunions paritaires sur l’emploi dans l’industrie pharmaceutique débouchant sur un livre blanc identifiant des solutions devant être mises en œuvre rapidement. Livre blanc qui sera une contribution au Grenelle de la Santé qui, sous l’égide de l’Etat, devra réunir l’ensemble des acteurs de la Santé en France afin de maintenir un système de santé efficace et qui réponde aux besoins de la population.
