Les salariés des ex-entreprises Girex (chimie) et Mazal (pharmacie) ont eux-mêmes demandé en janvier dernier la mise en redressement judiciaire de leurs entreprises afin de prendre le contrôle de gestion.
Pourquoi ?
Les péripéties sont nombreuses depuis la vente du site à un groupe indien Wockhardt en 2007. Les difficultés économiques ont conduit au redressement judiciaire, puis à la reprise par la société Pharminvest Patrimonial, holding du laboratoire Génopharm/Alkopharm en juin 2011. Les engagements d’investissements ne sont pas tenus, les nouvelles fabrications ne sont jamais arrivées…
A la suite de deux PSE, les effectifs sont passés de 260 en 2007 à 85 salariés au 31 janvier 2013 !
En avril 2013, le nouveau propriétaire propose d’augmenter les horaires de travail de 35 à 38 heures sans compensation de salaire ! Le personnel refuse de se soumettre. Entre temps, les candidats CFDT raflent tous les postes aux élections qu’il est obligé d’organiser, sauf ceux du collège cadre qu’il a verrouillé en plaçant sa compagne, actionnaire associée et présidente de la société…
Puis il décide de sanctionner d’un avertissement l’ensemble des salariés quimpérois et pratiquer des retenues sur salaire. 74 d’entre eux sur 85, encadrés par l’équipe syndicale, le poursuivent de manière individuelle aux prud’hommes. Les pressions sur les salariés continuent et la médecine du travail déclenche son droit d’alerte en juillet 2013 !
C’est cette ambiance délétère et le paiement des salaires avec un mois de retard depuis octobre 2013 qui ont poussé l’équipe syndicale à demander la mise en redressement judiciaire.
Ce patron est aussi concerné par le scandale du Thiotepa, cet anticancéreux dont les dates de péremption ont été falsifiées d’après l’agence du médicament. Il fait l’objet d’une enquête au pénal en Suisse et en France. Il est résident suisse, ne paie pas d’impôts en France et la société qui possède les AMM est basée au Luxembourg pour payer le moins d’impôt possible. Alors, d’après vous, patron voyou ?