Le samedi 26 décembre 2020, une assemblée générale de salariés, lancée par la section syndicale CFDT d’Oril Industrie et soutenue par le Syndicat Chimie-Énergie Haute-Normandie (présent lors de cette AG), a réuni un peu moins de 70 salariés. En cause, un mécontentement suite à l’annonce du rachat pour près de 1,8 milliard d’euros de la division en oncologie de l’entreprise Agios Pharmaceuticals, et surtout un mal-être lié à un manque de reconnaissance du travail accompli par les salariés. À l’issue de cette assemblée générale, le mouvement a été décidé.
Dans un premier temps, un ralentissement de la production a été lancé. Celui-ci a commencé dès le dimanche 3 janvier 2021 afin de mettre en sécurité les unités de production (usine classée Seveso seuil haut).
Le lundi 4 janvier 2021, les salariés, accompagnés par la section syndicale CFDT de l’entreprise Oril Industrie, laboratoire en chimie fine située à Bolbec, ont décidé d’entamer un mouvement de grève. Les salariés de production ont massivement suivi, très peu ont pris leur poste de travail le matin. Des revendications portées de longue date par la CFDT (perspectives métiers, définitions des fonctions et rôles, pénibilités du travail posté pour une retraite progressive) étaient sur la table et, notamment, une revalorisation salariale qui, selon la direction, était cette année de ZERO. Ce mouvement est historique puisque le dernier connu, sur ce site, date de 1968.
Par conséquence, les quatre unités de production étaient à l’arrêt. La direction locale a demandé à rencontrer une délégation CFDT. Cette rencontre a duré plus de trois heures. La direction souhaitait échanger sur chacun des points de revendication afin de les faire remonter à la direction du groupe. Cette première étape a conduit les salariés à maintenir la pression auprès de la direction en poursuivant maintenant le mouvement le mardi.
Mardi 5 janvier 2021, deux représentants de la direction du groupe sont venus sur le site. Ils n’exprimaient pas la volonté de négocier, mais souhaitaient rencontrer les membres du CSE.
Coup de tonnerre, en début d’après-midi, la direction a invité les représentants CFDT à négocier sur les revendications de la CFDT. L’après-midi n’a pas suffi pour trouver un accord. La section syndicale CFDT a demandé des propositions écrites, en reconduisant le mouvement pour le lendemain.
Mercredi 6 janvier 2021, les propositions de la direction sont arrivées, et les négociations ont repris jusqu’en fin de matinée où un accord a été trouvé et validé par l’ensemble des salariés réunis à l’entrée du site.
L’équipe CFDT a longuement été applaudie.
>Une négociation sur l’évolution des profils de carrière s’ouvrira dans trois mois au maximum.
> Une enveloppe sera donnée pour corriger les écarts de rémunération.
> Les trois jours de grève seront payés !
C’est la tête haute que seule la CFDT sort, avec les salariés, de ce mouvement de grève, et construit pour l’avenir un rapport de force.