Réunies le 17 mars en interfédérale à l’initiative de la FCE, la CFDT, la CFE-CGC, FO et l’UNSA/SNPADVM ont rédigé un courrier au Premier ministre, auquel s’est aussi jointe la CFTC. Seule la CGT a, pour l’instant, récusé cette démarche unitaire qui se poursuit le 26 mars lors d’une nouvelle rencontre.
Comme elle l’avait annoncé dès le début de l’OPA déclenchée le 26 janvier par Sanofi-Synthélabo sur Aventis, la FCE-CFDT a appelé à une réunion interfédérale afin d’analyser la situation créée, et rechercher des expressions ou actions unitaires dans l’intérêt des salariés. Une première réunion s’est ainsi tenue dans les locaux de la FCE le 17 mars avec la CFE-CGC, FO et l’UNSA Pharma.
Sans récuser le projet de constituer un groupe franco-européen pérenne, ayant les moyens de financer une recherche innovante, les organisations syndicales se sont inquiétées de la surenchère suicidaire à laquelle se livrent les deux entreprises. Refusant de prendre position, comme voudraient y pousser les directions des deux groupes, dans une opération où beaucoup de questions demeurent sans réponse, elles ont décidé de demander à Matignon la tenue d’une rencontre tripartite entre pouvoirs publics, patronat et fédérations. Leur objectif est d’aborder les enjeux de l’industrie pharmaceutique française, à travers cette OPA qui implique 30 000 des 100 000 salariés de la profession, et en anticipant l’évolution des laboratoires de moindre dimension dont l’avenir est incertain.
La CFTC s’est jointe à ce courrier, adressé le 17 mars au Premier ministre. L’envoi coïncidait avec la première expression de Jean-Pierre Raffarin sur le sujet. Il avait réagi à l’arrivée d’un nouvel intervenant, Novartis, qui pourrait confirmer bientôt être le « chevalier blanc » d’Aventis. L’interfédérale se poursuit le 26 mars dans les locaux de FO.
Par ailleurs, le 15 mars, une délégation de la FCE avait rencontré Jean-François Dehecq, P-DG de Sanofi-Synthélabo. La FCE entendait mieux connaître sa vision industrielle et économique, les évolutions envisagées au niveau des métiers et des activités, les conséquences sociales et la méthodologie envisagée. Jean-François Dehecq avait reconnu que le changement de taille (de 37 000 à 110 000 emplois, dont 30 000 en France) était un vrai pari. Il avait avancé que son offre était moins destructrice d’emplois qu’une opération qui serait menée par Novartis (qui annonce des synergies deux fois plus importantes, supérieures à 3 milliards d’euros !).
La FCE poursuivra ses initiatives : rencontre le 25 mars des deux liaisons d’entreprise, demande de rencontre avec la direction de Novartis, interfédérale du 26 mars, échanges avec nos collègues allemands