Le 9 avril, une nouvelle rencontre interfédérale s’est tenue à Montreuil sur l’OPA/OPE déclenchée par Sanofi-Synthélabo pour s’emparer d’Aventis. Elle faisait suite au Comité de groupe France d’Aventis tenu la veille à Strasbourg, auquel participaient Jean-François Dehecq, PDG de Sanofi-Synthélabo, et son équipe de direction.
L’intervention du dirigeant de Sanofi, bien reçue par les représentants des salariés de toutes les organisations, n’a pourtant pas apporté de réponses nouvelles par rapport au discours qu’il avait tenu le 15 mars dernier en recevant une délégation de la fédération.
Il confirme qu’il désire conserver les vaccins, les médicaments génériques et les produits matures (produits anciens qu’il conserverait, contrairement à la direction d’Aventis qui annonçait leur cession, avec sites et salariés concernés, au fonds de capital-risque Blackstone, pour 1,5 milliards d’euros d’actifs). Il réaffirme aussi sa volonté de traiter correctement les problèmes sociaux, comme il considère l’avoir toujours fait, et sans « licenciements secs ».
En revanche, il ne répond toujours pas sur les conséquences concrètes pour les sites et les effectifs, notamment en France et en Allemagne. Quels sites touchés ? Combien de salariés impactés ? Dans quels délais ? Qu’il invoque sa méconnaissance des réalités d’Aventis,alors qu’il étudiait l’opération depuis plus d’un an, nous laisse sceptiques.
La FCE-CFDT a confirmé qu’elle ne prendra pas position avant d’avoir rencontré les différents responsables, dont le patron de Novartis, le « chevalier blanc » éventuel d’Aventis, et analysé l’étude qu’elle a demandée à des experts sur les différents scénarios et qui sera rendue publique dans la deuxième quinzaine d’avril. Enfin, la FCE recherche une expression syndicale unitaire qui dépasse aussi, avec nos camarades allemands, les frontières de l’hexagone.
L’interfédérale, sauf la CGT, a décidé de relancer les pouvoirs publics quant à sa demande d’une réunion tripartite sur l’avenir de la pharmacie française, notamment à travers cette OPA. Elle étudie la possibilité d’une pétition commune avant les assemblées générales de mai.