La mise en examen et le placement sous contrôle judiciaire de l’entreprise BASF Agro puis de Bayer CropSciences, pour mise en vente de produits toxiques, sont de nouvelles étapes du combat que se livrent, depuis une dizaine d’années, apiculteurs et fabricants de pesticides. Ces épisodes relancent le débat sur la commercialisation des insecticides accusés de décimer les abeilles : le Régent et le Gaucho. Ils donnent lieu à une bagarre d’expertises à charge et à décharge, toujours préjudiciable à l’objectivité. Une fois de plus, l’industrie chimique, au banc des accusés, est sommée de s’expliquer et prouver son innocence.
En refusant ces dernières années toute stratégie de transparence, les entreprises de la chimie ont une responsabilité dans cette situation. Aujourd’hui, en repoussant les conditions et les délais de mise en œuvre de la procédure REACH préconisée par la Commission européenne, elles repoussent aux calendes grecques le moment où toutes les substances chimiques mises sur le marché disposeront des études toxicologiques nécessaires à l’évaluation des risques sanitaires et environnementaux. Ce faisant, elles s’exposent à la suspicion et aux procès en permanence.