Le travail décent est un thème repris au niveau européen par un certain nombre d’organisations syndicales. Cet intérêt commun débouchera sur des actions communes prochainement…
Créer un monde meilleur et plus sûr d’ici 2015 était l’ambition affichée des Nations Unies lorsqu’a été lancé l’ambitieux programme des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD). Le but du travail décent pour tous et les engagements de la déclaration de l’ONU pour le millénaire vont de pair. L’agenda pour un travail décent cherche à promouvoir la croissance économique dans l’égalité au moyen d’un ensemble cohérent de buts sociaux et économiques. Il regroupe quatre éléments : emploi (le principal moyen de s’affranchir de la pauvreté est le travail productif) ; droits (sans droits, les hommes et les femmes n’auront pas les moyens d’échapper à la pauvreté), protection (la protection sociale préserve de la pauvreté) ; dialogue (la participation des organisations d’employeurs et de travailleurs à l’élaboration de la politique gouvernementale à lutter contre la pauvreté joue un rôle capital dans l’élimination de la pauvreté).
Ces dernières années, la FCE-CFDT a constaté que la croissance économique ne se traduit plus automatiquement par une augmentation de l’emploi à temps plein mais amène une croissance de l’intérim, de la sous-traitance et du travail informel. « La compétition amène les entreprises à réduire leur emploi traditionnel au profit du travail précaire et en particulier du travail à temps partiel, travail via contrat avec une agence d’intérim, travailleurs étrangers et faux indépendants.
La crise économique et financière actuelle ne restera pas sans conséquence sur la qualité et le volume de l’emploi : « Nous sommes tous touchés plus ou moins durement par la crise économique qui nous frappe aujourd’hui. Le management étudie actuellement divers plans destinés à éviter des pertes de commandes importantes et à préserver la compétitivité et le service aux clients à long terme. L’impact sur l’emploi devrait se limiter actuellement au personnel intérimaire voire, peut-être, au personnel sous contrat à durée déterminée ». Voilà ce que déclarent les patrons aujourd’hui.
Ce sont toujours les mêmes groupes qui sont les premières victimes d’une réduction de l’emploi. Il en résulte une division des travailleurs qui mine la solidarité et la capacité de réaction syndicale.
C’est pourquoi notre stratégie syndicale est basée sur les six principes suivants :
1. Eviter l’introduction du travail précaire partout où nous le pouvons et faciliter la conversion de postes de travail précaires en contrats de travail réguliers par tous les moyens de la négociation collective.
2. L’organisation syndicale de tous les travailleurs dans les entreprises en ayant comme but la fin des discriminations basées sur la race, le sexe, la nationalité. Et ceci y compris pour les travailleurs du secteur informel, les sans-papiers, les sous-traitants et les intérimaires. En même temps nous nous engageons à renforcer la coopération et l’organisation des syndicats au niveau international.
3. Les travailleurs salariés doivent avoir des droits identiques en matière de recrutement, de traitement, d’emploi, de formation et de promotion personnelle et professionnelle quelles que soient leur conviction philosophique, leur position sociale comme cela est prévu par les conventions de l’OIT. Entre autres : la convention 94 qui engage les autorités publiques de prévoir dans chaque mission et accord d’adjudication le respect des normes légales et sectorielles (CCT) par les contractants et notamment les règles contraignantes concernant le salaire, le temps de travail et les conditions de travail.
4. La lutte pour plus d’égalité et le respect des Droits de l’Homme en Europe et dans le monde est un objectif commun des syndicats, des ONG et de la société civile.
5. Un travail décent est la condition fondamentale d’une vie décente et sans pauvreté. Un salaire égal pour un travail égal et un contrat de travail pour chacun sont des droits humains. Le travail décent est incompatible avec l’occupation militaire. Le développement de la sécurité sociale doit assurer un revenu décent et une protection contre la pauvreté à tous en Europe et dans le monde.
6. La prévention en matière de santé et de sécurité est une priorité pour tous les travailleurs, quel que soit leur statut.
C’est pourquoi une journée d’action contre les accidents de travail et les maladies professionnelles est organisée le 28 avril et toutes les organisations citées ci-dessous appelleront leurs membres à se mobiliser et à sensibiliser, ce jour-là.
ORGANISATIONS SYNDICALES EUROPEENNES CO-SIGNATAIRES DE CETTE DECLARATION
CCOO. SKBP . építok . CGTP . OGB-L . Hrvatski sindicat sumarstva . CFDT Construction Bois . CFDT Chimie Energie v FNV . National labour fédération Chemistry and industry » Bulgaria . CGT Fnic . IUF-UITA-IUL . ICEM . UNIA . EFBWW . USO . National union of mine workers . CGT Construction . CGT Verre et céramique . PGFTU . UGT-MCA . CESTRAR . FO