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Le parcours de Martine Ravary

Le MAG-FCE a eu le plaisir de recueillir le témoignage de Martine Ravary, militante CFDT de la première heure dans la branche des IEG...

Le MAG-FCE a eu le plaisir de recueillir le témoignage de Martine Ravary, militante CFDT de la première heure dans la branche des IEG. Elle nous raconte son parcours et son expérience.

MAG-FCE : Martine, quel a été ton parcours professionnel et comment s’est passée ta rencontre avec la CFDT ?
Martine Ravary : Après avoir eu une expérience comme employée saisonnier en 1977 et 1978  aux IEG (Industries électriques et gazières, à Paris et à Versailles, je cherchais à entrer aux « IEG », comme nous disons.
Le 11 octobre 1978, je suis embauchée à l’agence clientèle de Saint-Germain-en-Laye, à l’âge de 19 ans.
J’ai débuté à la gestion, puis je suis passée à la facturation, au bureau clientèle pour le suivi des raccordements et la planification des petites interventions.
Dès ma titularisation, le 1er novembre 1979, j’adhère à la CFDT et je suis élue en sous CMP, CHSCT et CSP… 42 ans de cotisation et de militantisme !
Je suis, par la suite, passée hôtesse d’accueil et j’ai découvert l’approche client en occupant les postes de réceptionniste puis réceptionniste principale jusqu’au 1er avril 1990.
Cette découverte du contact client m’a donné envie d’aller plus loin en acceptant de prendre l’astreinte téléphonique 24/24j et 7/7h toutes les trois semaines en plus de mon métier, les CAD (centre d’appels Dépannage) n’existant pas encore.
Là, je suis en contact avec les collègues des exploitations électricité et gaz, et je découvre les métiers techniques.
Je postule comme chargée d’affaires mixtes (cartographie, surveillante travaux et agent d’études) de 1990 à 1999 à l’agence Rives de Seine (Carrières-sous-Poissy).
En 1999, l’équipe CFDT me propose de devenir secrétaire de la section syndicale EDF-GDF Distribution Versailles. 
Le 1er avril 2001, je deviens chef d’équipe de travail à Versailles, avec l’encadrement de 26 agents qui, à ma connaissance, gardent autant que moi un bon souvenir de notre collaboration.
Et puis en janvier 2008, je suis mutée au service juridique d’ERDF pour le suivi des conventions de servitude de passage ligne électrique.
Après toutes ces années, je passe dans le collège Cadres et pose ma candidature chez Storengy, où je suis retenue et arrive le 1er janvier 2012.
Mais en 2017, une réorganisation supprime mon poste et le délégué syndical CFDT étant en partance, me propose de le remplacer.
J’accepte à nouveau de prendre cette responsabilité que j’occupe depuis avec la charge de développer notre section en plus de mes mandats en CSE, CSSCT et CSP Cadres.

MAG-FCE : Peux-tu nous en dire un peu plus sur ton engagement syndical ?
Historiquement, mes parents étaient adhérents CFDT.
Mon papa était dans l’équipe qui a créé la section  au centre de Puteaux (92), et son engagement m’impressionnait.
Mais mon choix de la CFDT est basé sur le mot : « NEGOCIER ».
J’ai toujours pensé qu’il fallait mieux échanger avant de se lancer dans la lutte, sans pour autant renoncer à battre le pavé quand c’est nécessaire.
A mon sens, l’un n’empêche pas l’autre, mais il me semble plus constructif de pouvoir confronter les points de vue en amont.
Ma prise de mandat  était une évidence dès mon adhésion, c’est une forme d’investissement dans la vie de l’entreprise.
C’est aussi être auprès des salariés pour leur expliquer nos acquis et défendre autant le collectif, que des situations individuelles.

MAG-FCE : Quelles ont été tes plus grosses difficultés, mais aussi tes plus grandes satisfactions ?
Les difficultés restent les temps de détachement qui ne sont pas toujours compris par l’encadrement de proximité, et vos collègues devant palier à vos absences… Même si c’est pour la bonne cause !!!
L’autre souci est le développement chez les jeunes, car ils ne comprennent pas toujours à quoi sert « le Syndicat ».
Construire notre image passe par notre Secrétaire général dans les médias, mais pas seulement, car notre société n’apprend pas le monde syndical dans le parcours étudiant où est véhiculée une image du syndicat qui n’est pas celle que je me fais de la CFDT.
Pourtant, il m’arrive d’avoir des interrogations et même une demande de la littérature de Laurent Berger de la part des salariés, même non adhérents.
Mais de là à adhérer et à s’engager, c’est loin d’être gagné…
Aujourd’hui, j’ai réussi à gagner la confiance des salariés de Storengy, ce qui a favorisé les adhésions et nous a fait progresser aux élections de représentativité.
D’un poste de suppléant en CE, nous sommes passés à 4 titulaires en CSE (1 maîtrise et 3 cadres) et nous avons augmenté notre présence en CSSCT et RP.
Belle victoire d’un point de vue collectif, mais aussi personnel après tant d’années au service de la CFDT.

MAG-FCE : As-tu un souvenir qui t’a plus particulièrement marqué ?
Lors d’une manifestation – oui, la CFDT sait aussi battre le pavé comme certains le disent -, j’ai eu la bonne idée de monter sur un échafaudage à l’Arc de Triomphe pour poser une banderole CFDT.
A l’époque, nos amis CRS avaient plus de compassion à l’égard des manifestants, mais il a fallu quand même faire vite ! Une bonne dose d’adrénaline !

MAG-FCE : Aujourd’hui, avec les récentes réformes, le dialogue social ne semble plus être une priorité de ce gouvernement. Comment envisages-tu la suite pour les futurs militants ?
Cela pose effectivement un véritable problème pour la syndicalisation, car les salariés connaissent rarement la plus-value apportée par les syndicats, de ce fait, ils ne voient pas l’intérêt de s’engager. Les enjeux à venir sont majeurs : reconquérir la confiance des salariés avec l’aide de toutes les structures CFDT, amener plus de soutien aux militants, de la clarté dans les messages et de véritables formations.

MAG-FCE : Que peux-tu nous dire du niveau du dialogue social dans la branche des IEG ou dans ton entreprise ?
Voilà une expression qui n’a de sens que s’il existe.
Il peut parfois être facilité par des objectifs communs entre l’employeur et les salariés à travers certains accords.
Mais le nerf de la guerre est malheureusement le partage des richesses produites, et là, les négociations sont difficiles.
Le partage des richesses dans un monde capitaliste ne va pas forcément où nous le voudrions.
Cela me fait penser à l’expression : « l’argent va à l’argent », donc pauvre tu es, pauvre tu le resteras !
Heureusement, la CFDT est là, et veille au grain pour limiter dès que c’est possible les dérives.

MAG-FCE : Que dirais-tu à des jeunes salariés qui arrivent sur le marché du travail ?
Ne restez pas seuls face à vos difficultés, cherchez à comprendre comment fonctionne votre entreprise, et enfin soyez acteurs de votre avenir.

MAG-FCE : Quel est ton état d’esprit aujourd’hui et qu’est-ce qui pourrait guider ton futur engagement syndical, ou autres, dans le domaine social ?
C’est d’abord le respect de mes engagements jusqu’aux prochaines élections de représentativité en 2023.

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