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Châteaubriant, en Loire-Atlantique, début octobre. La branche plasturgie se lance dans la campagne fédérale « Pour l’emploi et le travail de qualité ». Une initiative CFDT largement commentée par la presse régionale. CFDT Magazine Chimie Energie a cherché à en savoir plus…

Châteaubriant, en Loire-Atlantique, début octobre. La branche plasturgie se lance dans la campagne fédérale « Pour l’emploi et le travail de qualité ». Une initiative CFDT largement commentée par la presse régionale. CFDT Magazine Chimie Energie a cherché à en savoir plus…

Jean-Paul Couroussé, secrétaire du Syndicat Chimie énergie de Vendée Loire-Atlantique, ne peut contenir un sourire en rassemblant sur son bureau tous les articles de presse qui relatent l’événement. Jacques Groussin, salarié chez SPID 85 et animateur CFDT de la branche plasturgie, fait, lui, la moue. Car ce succès auprès des médias locaux souligne aussi les évolutions, loin d’être positives, qu’enregistrent depuis quelque temps les entreprises de ce secteur bien implanté dans la région.

CFDT Magazine Chimie Energie : A l’initiative de la confédération, une semaine d’action pour l’emploi s’est déroulée début octobre 2004. Dans le droit-fil de cette initiative, la Fédération chimie énergie a décidé de « mettre le paquet » jusqu’en juin 2005 « Pour l’emploi et le travail de qualité ». Pourquoi avoir choisi le secteur de la plasturgie et la région de Châteaubriant pour marquer l’investissement du syndicat Vendée Loire-Atlantique ?

Jean-Paul Couroussé : Aucune branche n’est vraiment épargnée par les questions d’emploi. Mais le secteur de la plasturgie comme celui de la navigation de plaisance tiennent par leurs implantations une large part sur le territoire du syndicat. La spécificité de la plasturgie nous a fait choisir cette branche et nous avons décidé de marquer le premier coup de notre mobilisation sur la région de Châteaubriant où un accord est menacé chez RBL.

CFDT MCE : Quelle est la spécificité de la plasturgie ? Et pourquoi la région de Châteaubriant ?

Jacques Groussin : La plasturgie française se caractérise par son grand nombre d’entreprises, majoritairement de petite taille. Les Pays-de-La-Loire sont la deuxième région en termes d’implantations industrielles (voir encadré). Du côté de l’emploi, les informations qui arrivent au syndicat par le canal des sections syndicales traduisent les inquiétudes des adhérents et des salariés.
Quant à Châteaubriant, c’est tout simplement une étape sur le chemin qui conduit régulièrement le syndicat à la rencontre des équipes. La ville compte aussi quelques entreprises de plasturgie où depuis des années la CFDT est présente.

CFDT MCE : Pourquoi avoir fait le choix de distribuer des tracts aux portes des entreprises de la région, y compris, d’ailleurs, celles d’où la CFDT est absente ?

J.-P. C. : Dans notre préoccupation générale pour l’emploi et dans cette campagne en particulier, on ne tient pas les adhérents à l’écart. C’est là une règle de base de notre syndicalisme, à la CFDT : un syndicalisme d’adhérents. Mais la CFDT est loin d’être présente dans toutes les entreprises. Alors, on a engagé une action pour aller à la rencontre des salariés n’ayant peut-être jamais vu de délégués. C’est un moment pour dire aux salariés de ces petites entreprises que la CFDT est à leur écoute et agit sur les questions qui les préoccupent. Et nous ajoutons dans notre message que la CFDT sera d’autant plus forte pour agir et peser sur l’avenir qu’elle comptera davantage d’adhérents, jusque dans les petites entreprises.

CFDT MCE : D’une façon plus précise, quelle est la situation de l’emploi dans ce secteur, tant en volume qu’en termes de conditions de travail ?

J. G. : Le copieux rapport national, réalisé en 2003 dans le cadre du Contrat d’études prospectives (CEP), donne une image plutôt positive d’un secteur qui voit son chiffre d’affaires et ses effectifs progresser. Mais cette vision est aujourd’hui entachée par les constats faits par les équipes syndicales. Ainsi chez Novembal, les effectifs ont été réduits dans le cadre d’une réorganisation du travail en équipes. Chez RBL et Promoplast, les salariés s’inquiètent car les recours aux licenciements économiques et au chômage partiel, au travail intérimaire et à la reprise de travaux sous-traités ne sont pas des éléments sécurisants pour l’avenir. Un avenir que d’aucuns voient sombre car la robotisation se développe et quelques activités ont été délocalisées.
Pour ce qui est de la santé au travail, si l’on ne déplore pas d’accidents graves, l’intensification du travail, le turn-over grandissant et l’absence d’évolution de carrière engendrent toujours davantage de stress.

J.-P. C. : C’est bien pour cela que le syndicat s’est lancé dans une démarche d’information afin que les salariés du secteur connaissent leurs droits. D’autant que certains sont nouveaux car des accords de branche viennent d’être signés.
Les salariés se prendront d’autant mieux en charge dans les établissements que la CFDT y sera présente. Ils trouveront localement le soutien des militants de la branche régionale et celui du syndicat.

La plasturgie est un secteur de très petites entreprises. Car avec près de 160 000 salariés et quelque 4 300 établissements en France, l’effectif moyen n’est que de 37 salariés ! Un chiffre qui atteint 50 dans les Pays-de-La-Loire, deuxième région française par le nombre de salariés employés dans ce secteur.
Aujourd’hui, certes, les entreprises se regroupent ou se restructurent. Mais dans les relations plus ou moins tendues, déséquilibrées, voire obscures, entre donneurs d’ordres et sous-traitants, les salariés de la plasturgie ne sont souvent qu’une variable de gestion. La dimension humaine y compte moins que les résultats financiers !
C’est là plus qu’ailleurs que le syndicalisme doit donc trouver sa place afin d’orienter l’avenir.

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