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LA FCE CFDT UNITAIRE FACE A L’OPA DE SANOFI-SYNTHELABO SUR AVENTIS

La FCE-CFDT appelle les autres fédérations syndicales concernées par l’OPA de Sanofi-Synthélabo sur Aventis, à se rencontrer pour manifester l’unité des salariés des deux groupes face à la situation créée par les directions sans concertation avec leurs représentants.

La FCE-CFDT appelle les autres fédérations syndicales concernées par l’OPA de Sanofi-Synthélabo sur Aventis, à se rencontrer pour manifester l’unité des salariés des deux groupes face à la situation créée par les directions sans concertation avec leurs représentants.

Ce courrier fait suite à la réunion interne, des deux liaisons coordonnant les équipes CFDT dans les deux entreprises, dont une des décisions est la diffusion du tract joint.

Quel que soit le scénario, à ce jour rien de concret ne permet de dire si les salariés ne seront pas une nouvelle fois une “variable d’ajustement”. Sanofi-Synthélabo budgète 2 milliards d’euros pour les restructurations. Aventis précipite ses désengagements avec, comme dernière annonce, la création d’une société à 49%, écartant du groupe des activités et probablement des milliers d’emplois en production et en visite médicale !

La FCE-CFDT attend des positionnements clairs des différents protagonistes sur nos exigences sociales, industrielles, economiques et environnementales.

Notre vocation n’est pas de nous ranger sous la bannière de tel ou tel “chevalier”, mais d’appeler au dialogue et à la transparence, dans l’intérêt primordial des salariés.

Contact :
(Délégué Fédéral Pharmacie)
Serge DOUCET : 01 56 41 53 43
(Secrétaire Fédéral Pharmacie)
Gilbert PITON : 01 56 41 53 06
(Contact Presse)
Isabelle Gonzalez : 01 56 41 53 22


Paris, le 12 février 2004

Nous vivons un moment crucial dans nos deux groupes car l’opération déclenchée aboutira à plus ou moins court terme à une recomposition de l’industrie pharmaceutique française et européenne. Jusqu’à ce jour, la CFDT, 1ère organisation syndicale dans les deux groupes, s’est peu exprimée dans les médias sur l’OPA/OPE de Sanofi-Synthélabo sur Aventis. C’est un choix délibéré. Nous préférons nous tourner vers vous, vers tous ceux qui par leur travail au quotidien font la richesse de nos deux groupes. Le contexte et l’importance de ce qui s’esquisse valent bien de prendre un peu de temps et de recul pour analyser la nouvelle donne dans laquelle nous nous trouvons, après deux semaines d’overdose « d’info-intox » dans les médias.

Nous avons choisi de le faire à l’issue d’une rencontre entre les sections syndicales d’Aventis et de Sanofi-Synthélabo. Cela s’est passé le 6 février. L’analyse commune que nous avons faite est celle de deux équipes de la CFDT qui bien sûr ont le même but et des expériences différentes acquises au fil de l’histoire de nos deux groupes. Nous misons sur le partage et la coopération pour aborder cette période.

Notre volonté commune : défendre les intérêts des salariés à travers le maintien et le développement d’activités au service de la santé humaine, dès maintenant et sur le long terme, et garder la tête froide dans un processus qui risque de durer longtemps.

La CFDT tient avant tout à réaffirmer sa solidarité avec tous les salariés des activités mises en vente ou détruites par les deux groupes, de Notre-Dame-de-Bondeville, Villeneuve-la-Garenne, Elbeuf, Romainville…

Où en est-on, quels sont les défis lancés par cette opération et que voulons-nous ?

Nous sommes face à un mécano complexe : financier, juridique, industriel avec des conséquences sociales.

Le volet social est déjà une réalité pour les salariés tandis que l’OPA/OPE n’en n’est qu’à son tout début : annonce brutale de la mise en vente des sites de Notre-Dame-de-Bondeville (NDB, de Sanofi-Synthélabo), de Villeneuve-la-Garenne ainsi que de nouvelles cessions d’activités non stratégiques chez Aventis le 5 février. Si les motifs sont différents, les résultats sont les mêmes avec ventes de sites et de salariés.

Le mécano financier avec l’OPA/OPE en elle-même : c’est un choix de dirigeants d’entreprise. Il nous semble inutile de tergiverser sur les mots « hostile », « non sollicitée », voire « amicale » : le fait est qu’une opération de rapprochement de deux groupes pharmaceutiques est lancée, à l’initiative et au moment jugé le plus opportun par l’un deux.

Et nous savons également par expérience, que dans l’histoire économique de ces derniers années, les fusions-acquisitions dites « amicales » ne l’ont souvent pas été pour les salariés, la multitude de plans sociaux et de licenciements en témoigne.

Sur cette première phase purement financière nous ne pouvons rien. Cela risque de durer un certain temps au rythme d’informations et de désinformations. A nous de démêler le vrai du faux et de rester extrêmement attentifs à ce qui se déroule. Ne nous laissons pas déstabiliser par ce qui peut se dire. Les groupes doivent continuer leur vie : rien ne serait plus dangereux qu’ils se fragilisent d’ores et déjà de l’intérieur. Quelle que soit l’issue de l’OPA/OPE, il faudra bien que les deux groupes rebondissent. Sur les conséquences d’un éventuel échec de cette OPA/OPE, aucune information.

Le mécano juridique est très complexe. Nous allons regarder de près ce qui se passe, notamment pour tout ce qui concerne les commissions de concurrence. Sanofi-Synthélabo a anticipé toute décision qui interviendrait immanquablement dans tout processus de fusion avec Aventis, en cédant la Fraxiparine et l’Arixtra. Ce choix a des conséquences directes pour les salariés qui travaillent sur ces produits, en particulier pour ceux du site de NDB et en Hongrie, en recherche, marketing, promotion… Nous serons avec eux.

Le mécano industriel. C’est fondamental. Car avant tout, une telle opération pour quoi faire ? La CFDT réaffirme sa volonté d’avoir une industrie pharmaceutique dynamique en Europe : trouver des médicaments et des vaccins n’est pas une industrie honteuse. Les médicaments et les vaccins sont des outils essentiels dans le soulagement, la guérison et la protection des populations. Notre champ d’action, c’est le monde entier.

– Quelle stratégie pour un tel groupe ? A l’heure qu’il est, nous n’avons que des contours, tout le monde se voulant un grand européen. Quand on regarde de près, nous avons deux groupes avec des approches divergentes. Par exemple, en ce qui concerne les « vieux produits » qui conviennent toujours à beaucoup de malades dans le monde entier, Sanofi-Synthélabo continue à les garder et veut renforcer leur promotion tandis qu’Aventis annonce un plan de cession de ce même type de médicament ? Il en est de même quant aux stratégies des groupes au Japon et aux Etats-Unis. Alors, quelle serait la stratégie du nouveau groupe ?

– Quels projets de recherche ? Quels axes seront conservés, développés ? Et la recherche d’anti-infectieux quand on sait que les maladies infectieuses sont l’un des grands enjeux de santé de ce siècle? Continuera-t-on à brader la recherche dans ce secteur ou n’est-ce pas là l’occasion d’un nouveau développement ? Quelle place pour la recherche de médicaments pour les maladies rares ou les grandes pandémies touchant beaucoup de pays ? Si nos groupes sont des entreprises privées, pourquoi ne pas imaginer de tisser des liens plus étroits avec la recherche publique pour affronter ces maladies ?

– Quelle politique de production ? La chimie, la fabrication seront-elles faites en interne ou par des tiers ? Là encore, les politiques actuelles des deux groupes divergent quant au développement d’usines en interne ou non et aux investissements dans ce secteur.

– Quelle organisation du nouveau groupe ? La gestion des activités, et les modes de management sont sensiblement différents. Quelle répartition des centres de décision et de recherche entre France, Allemagne si on veut vraiment constituer un grand groupe européen ?

Les réorganisations et restructurations en cours chez Aventis, les cessions d’actifs vues lors de la fusion Sanofi-Synthélabo montrent que ces reconfigurations de groupes ont toujours de lourdes conséquences pour les salariés. Tout cela est source d’inquiétude. Les salariés le savent bien, notamment ceux des sièges sociaux qui sont toujours restructurés en premier occasionnant la perte de beaucoup d’emplois. Personne n’est dupe.

Cette année est cruciale également pour beaucoup de pays avec des évolutions des politiques de santé, notamment en France et en Allemagne. Il serait dramatique que cette opération aboutisse à de grandes pertes d’emplois quand de nombreux petits laboratoires vont devoir affronter une grave crise sociale du fait de ces politiques.

Si le rapprochement se fait,
la CFDT d’Aventis et de Sanofi-Synthélabo aura une double exigence :
– que le nouvel ensemble ait une véritable stratégie industrielle et commerciale sur le long terme afin d’assurer un développement dans le temps.
– que tout soit mis en œuvre pour sauvegarder et développer l’emploi.

Les deux groupes ont les moyens d’imaginer des solutions pour être capables d’absorber la recomposition sociale du nouveau groupe. Attention à ne pas perdre le savoir-faire et les compétences des femmes et des hommes qui ont fait l’histoire et le succès des groupes actuels.

Nous misons sur l’innovation sociale pour faire face aux conséquences prévisibles d’un tel rapprochement. La CFDT fait le choix de la responsabilité. Elle en appelle à l’intelligence des deux groupes à se retrouver sur la base d’un projet commun fort pour l’industrie en Europe, et assurer l’avenir des 100 000 salariés que nous sommes dans le monde, à ce jour.

Les moments que nous traversons sont difficiles car nous n’avons pas de réponses précises aux questions que les élus et mandatés CFDT posent dans les instances des deux groupes.

Nous sommes également en contact avec tous nos collègues d’Europe et le syndicat allemand IGB-CE, avec lequel nous appelons au dialogue entre les groupes pour aboutir à la création un grand groupe européen ayant une politique industrielle durable, une recherche novatrice, une politique sociale exemplaire et l’éthique comme fil conducteur.

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