Suite à la rencontre des fédérations syndicales des IEG avec le ministre de l’Economie le 13 avril, les fédérations étaient conviées le 20 avril à participer à un groupe technique sur l’organisation juridique d’EDF et Gaz de France. La FCE-CFDT a rappelé son attachement aux missions de service public dans le cadre d’entreprises intégrées. Elle a ensuite quitté la réunion après avoir fait la déclaration ci-dessous.
«La FCE-CFDT réaffirme son opposition au changement de statut et à l’ouverture du capital d’EDF et de Gaz de France. Le gouvernement a, depuis le 13 avril, comme le précédent gouvernement avant lui, tenté de convaincre les organisations syndicales du bien-fondé des choix industriels des présidents d’EDF et de Gaz de France ; choix qui impliquaient ou justifiaient leur changement de statut pour financer leurs projets. Pour la FCE-CFDT, ces projets sont parfaitement compatibles avec le maintien des statuts actuels.
Pour EDF, la production actuelle nucléaire en base ne nécessite pas de nouvelles centrales avant 2025. A cette date, le parc pourra être remplacé par un mix-énergétique conciliant nucléaire, énergie fossile et énergie renouvelable. L’EPR, pour nous, ne se justifie pas. Cette technique nous semble peu compatible avec les engagements du Président Chirac au sommet de Johannesburg. La relance d’un parc nucléaire amène de l’emploi sur le court terme, mais hypothèque l’avenir, tant pour nos enfants que pour les finances de l’entreprise. Ne faudrait-il pas tirer les enseignements de l’affaire British Energy qui a nécessité l’intervention de l’Etat britannique ?
Pour Gaz de France, le changement de statut, en vue d’augmenter le capital, est justifié par un développement sur le marché européen. Pour notre organisation, Gaz de France a largement les moyens de ses ambitions dans la continuité de la politique industrielle qu’il a menée depuis dix ans. Une croissance maîtrisée au rythme actuel est tout à fait satisfaisante. Des alliances au coup par coup, telles qu’avec la SNET en France et SPP en Slovaquie, constituent une alternative au développement externe à tous crins.
Après avoir épuisé tous les arguments pour justifier le changement de statut et l’ouverture du capital, le gouvernement est contraint d’expliquer que tout est négociable mais que le passage d’EPIC en SA est décidé. Cette posture dogmatique n’est pas sérieuse. Elle caractérise les échecs de la politique gouvernementale de ces deux dernières années.
La FCE-CFDT estime que le gouvernement a mal entendu les salariés le 8 avril dernier. Nous les appelons à faire pression en participant aux initiatives locales et régionales du 22 avril et à s’inscrire massivement dans l’action nationale du 27 mai pour faire retirer le projet de loi sur le changement de statut juridique d’EDF et Gaz de France. La FCE-CFDT invite ses militants et adhérents à poursuivre l’information auprès des élus et des citoyens afin de les informer sur les dangers d’un tel projet. »