De nombreux signes de dégradations du climat social sont apparus depuis le changement stratégique de la direction générale de sanofi-aventis de septembre 2008. Cession de Colomiers, déclenchement de droit d’alerte, instances (Comité d’entreprise européen, Comité de Groupe France, CCE, CE) protestant régulièrement contre l’absence de prise en compte de leurs prérogatives, recours juridique, suspension du Comité de Groupe France le 10 décembre…
Du jamais vu depuis la fusion : sur 42 sites en France, plus de vingt ont fait grève mi-décembre.
Les raisons de la colère : les méfaits de « transforming », nom donné pour une vaste restructuration du Groupe : réorganisations drastiques avec suppressions massives d’emplois (près de 3 000), nombreux transferts de personnels entre sites, fermetures et cessions de sites programmés partout en Europe, mise en cause systématique des travaux faits en interne, acquisitions externes et collaborations importantes présentées comme la panacée, nominations de dirigeants peu visibles sur le terrain, développement d’une communication tape à l’œil, surcharges de travail avec des conditions de travail tendues dans certains sites. Et le coup de grâce, la « mesurette » salariale unilatérale sans négociation et qui ne prend pas en compte les résultats exceptionnels prévisibles du Groupe malgré un contexte général difficile !
Aucune reconnaissance du travail des salariés. Pourtant, chacun des 100 000 salariés va générer plus de 80 000 euros de profit en 2009. Où est le partage des richesses ? Quand il s’agit des hauts dirigeants, ceux-ci sont moins timorés. L’un des dirigeants du groupe a vendu le 22 décembre des stock-options avec près de 700 000 euros de gain dans une seule journée !
La CFDT avait pourtant, à maintes fois, tirée la sonnette d’alarme.
Avec les autres organisations syndicales, la CFDT a demandé la réouverture immédiate des négociations salaires. Il en est de même pour d’autres sujets abordés notamment chez Sanofi pasteur (conditions de travail, emploi, organisation).