L’usine d’abrasifs de Rio-Tinto Alcan à Beyrède-Jumet (Hautes-Pyrénées) vit au jour le jour en fonction de la réal ité des commandes. C’est une navigation à vue au gré de la réalité économique du moment. Pour la direction du site, deux éléments se percutent et provoquent l’obligation d’une mise au chômage technique partiel. Les produits à faible marge représentent le gros de la production et les clients industriels ont jusqu’à présent utilisé leurs réserves. En résumé, des produits moins intéressants à produire car peu rentables et moins de commandes. Dans une rencontre avec la direction du site, la FCE-CFDT a fait observer le manque de pédagogie et d’explications envers les 108 salariés de l’usine qui subissent des périodes de chômage partiel depuis le mois de mars 2009. Et ceci pour une raison simple, l’absence d’un service des ressources humaines sur place. Le ressenti de quelques uns s’est d’ailleurs exprimé auprès de la déléguée syndicale CFDT, Catherine Moyano, lors de l’assemblée générale qu’elle a organisée pour l’occasion avec l’appui du syndicat Chimie Energie Midi-Pyrénées. Jean-François Renucci, secrétaire fédéral, en a profité pour rappeler à la direction et aux salariés le récent accord signé par la FCE-CFDT avec l’UIC (Union des industries chimiques) sur la possibilité de proposer un chômage partiel au taux de 80 %. Certes, ceci ne compense pas l’inquiétude permanente des salariés sur la pérennité du site. Les pertes sont, en effet, importantes, de l’ordre de 3 millions d’euros mais l’atout principal de cette unité de production grosse consommatrice d’électricité, est un contrat qui lui garantit un prix préférentiel de l’énergie jusqu’en 2021. Un argument qui nous l’espérons ne devrait pas laisser insensible les dirigeants du groupe.