CFDT : Pétrole
Présentation de la branche Pétrole
La branche couvre 2 conventions collectives, Pétrole et Négoce Pétrolier qui emploient respectivement 20 000 et 28 000 salariés. Elle se caractérise par la présence de quatre grands groupes pétroliers BP, ExxonMobil, TotalFinaElf, Shell. Le négoce associe des filiales des grandes marques et de nombreuses entreprises indépendantes.
Le contexte économique
L'industrie pétrolière est de dimension mondiale ce qui percute très fortement l'analyse économique de la branche à l'échelle de la France. La quasi-totalité du pétrole brut raffiné est importé. L'Europe ne produit qu'un tiers de sa consommation énergétique. Les importations de brut proviennent d'Europe Orientale et principalement du Moyen Orient. Les cours du brut sont fixés par un marché international et pour lequel l'actualité géopolitique a une très grande influence. Ceci entraîne des variations très fortes des prix qui influencent plus les résultats des entreprises que les performances techniques des raffineries par exemple.
L'évolution de la consommation de produit pétrolier en France et en Europe évolue peu. Les marchés en pleine expansion se situent principalement en Asie. Ceci a pour conséquence un désinvestissement des groupes pétroliers en Europe pour y placer leurs capitaux.
L'évolution des normes sur les carburants, sur les rejets à l'atmosphère, l'augmentation de la demande pour la diésélisation du parc automobile, nécessitent des investissements si l'on veut maintenir une industrie pétrolière en France.
Pendant les vingt dernières années la France a vu fermer onze raffineries sur vingt quatre; c'est cinquante pour cent de sa capacité de production qui a disparu.
Le négoce pétrolier dont l'activité principale est la vente de fioul domestique subit une concurrence vive des autres énergies, le gaz naturel notamment.
Evolution de l'emploi
Au-delà des fermetures de raffineries, l'emploi a subi les contre-coups des restructurations des services administratifs des treize raffineries restantes, et des fermetures de stations service. Depuis 1980 ce sont 27 000 d'entre elles qui ont fermé, soit 2 sur trois, entraînant la perte de plus de 100 000 emplois ! Les hausses de prix des carburants, la concurrence des grandes surfaces sont les raisons principales de ce désastre.
Pour contribuer au maintien de l'emploi dans le pétrole, la FCE CFDT accompagnée de la CGC et de la CFTC a signé l'un des premiers accords de branche sur la réduction du temps de travail incluant des dispositions pour les postés.
Malheureusement, depuis cette signature, les fusions de TotalFina avec Elf et Exxon avec Mobil ont encore largement frappé l'emploi.
Dans le négoce, un accord pour l'embauche en contrat de qualification devrait assurer une ouverture si les entreprises acceptaient d'embaucher !
Les priorités de la FCE
L'emploi
Les accords de réduction du temps de travail n'ont pas tout réglé. Certaines conséquences, sur les charges de travail entre autres, sont négatives. Le dossier doit être ouvert sereinement pour y remédier et créer les postes nécessaires.
Appréhender l'avenir des métiers, organiser la formation professionnelle intervenir dans la formation initiale et les diplômes permettront d'assurer des emplois qualifiés dans la profession. C'est le rôle de la Commission paritaire Nationale pour l'Emploi que la FCE veut redynamiser pour mieux servir ces objectifs.
La situation économique
Le CNB assure une veille permanente de la situation et vient d'actualiser son analyse économique de la branche. La FCE revendique aussi les investissements nécessaires à l'adaptation de l'outil de raffinage français aux besoins de demain. L'évolution de la nature du brut et de la consommation impose que l'on construise une unité de conversion profonde qui transforme des résidus lourds en produits légers répondant à la demande du marché.
La recherche
Les contraintes environnementales et l'épuisement à terme des ressources de pétrole nécessitent une recherche performante. La FCE revendique un droit à l'énergie pour tous, il est donc d'intérêt public qu'une partie de la recherche soit définie contractuellement dans ce sens. L'Institut Français Pétrole répond aujourd'hui à cette vocation. Il est mondialement reconnu comme un acteur essentiel. Face à l'évolution européenne de l'organisation des entreprises pétrolières, de l'approche du dossier énergie, il faut réfléchir à une évolution vers un Institut Européen du Pétrole.
Hygiène santé environnement
Le pétrole est la première branche professionnelle à avoir signé un accord sécurité en 1995. L'évolution de l'organisation des entreprises, la signature d'un accord interprofessionnel sur la santé en 2000, la montée de la conscience environnementale, amènent la FCE à revendiquer une évolution de l'accord sécurité pour lui donner une dimension plus large, adaptée aux réalités de demain. Ce sera aussi un axe revendicatif vers la dimension européenne du dialogue social.
Développement durable
L'industrie du pétrole est concernée à double titre par le développement durable. Par la transmission aux générations futures de capacité énergétique pour assurer leur propre développement, par la volonté que l'ensemble des salariés des entreprises et des filiales bénéficient d'un statut cohérent.
La coopération européenne des syndicats
Les groupes pétroliers sont maintenant organisés dans une dimension européenne. La FCE et les militants des entreprises sont particulièrement présents dans les comités de groupes européens. La FCE et IndustriAll European Trade Union revendiquent la mise en place d'un dialogue social européen avec Europia, l'organisation patronale qui regroupent les compagnies pétrolières.