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AZF : un point de la situation à ce jour

La FCE-CFDT continue d’agir pour que la lumière soit faite sur l’origine, les circonstances et les responsabilités de l’explosion du 21 septembre 2001 dans l’usine AZF de Toulouse.

La FCE-CFDT continue d’agir pour que la lumière soit faite sur l’origine, les circonstances et les responsabilités de l’explosion du 21 septembre 2001 dans l’usine AZF de Toulouse. En mémoire des victimes, mais aussi dans l’intérêt des salariés des industries à risques et des citoyens. Car ce qui est en jeu, c’est bien la capacité de notre société à maîtriser le risque industriel

Cinq ans se sont écoulés depuis la terrible catastrophe AZF de Toulouse, due à l’explosion de plus de 500 tonnes de nitrate stockées dans le bâtiment 221. Un triste bilan : 30 personnes tuées dont 21 salariés de l’usine Grande Paroisse, des centaines de blessés, et des milliers d’autres victimes. Le 13 juillet dernier, le juge d’instruction Me Perriquet ordonnait un non-lieu en faveur de M. Gilles Fauré, manutentionnaire de la société de sous-traitance Surca, soupçonné d’être à l’origine d’un malencontreux mélange entre un produit chloré et du nitrate d’ammonium, déversé dans le bâtiment 221 peu avant l’explosion. « La mise en contact du DCCNa (produit chloré) et du nitrate d’ammonium dans le 335 (bâtiment de gestion des déchets), ne peut lui être reproché pénalement ».

Le 28 juillet, il rejetait aussi la demande de non-lieu faite par Me Daniel Soulez-Larivière, avocat du directeur de l’usine AZF et de la société Grande Paroisse, filiale de Total, dont la demande s’appuyait sur l’analyse de prélèvements effectués par le laboratoire Catar Crit Agro Ressources dans le bâtiment 335 deux mois après l’explosion et qui n’aurait pas permis de déceler la présence de DCCNa, contrairement à l’hypothèse soutenue par les experts judiciaires. Et le juge d’indiquer que « le contenu actuel de l’information pénale ne saurait se réduire aux seuls résultats d’analyses chimiques des prélèvements opérés par les enquêteurs deux mois après les faits ». Le juge d’instruction considère donc que le contenu du rapport de ce laboratoire n’est pas de nature à mettre à néant le lien de causalité établi entre le déversement du contenu de la dernière benne déposée par M. Gilles Fauré le 21 septembre aux environs de 9h, et le processus chimique qui se serait engagé parmi les produits stockés temporairement dans le box du bâtiment 221, siège de l’explosion.

La ligne de défense de Total

Depuis, Me Soulez-Larivière a adressé une note au juge d’instruction critiquant les rapports d’expertises et le travail des experts judiciaires qui, dans un premier temps, ont considéré que 500 kg de DCCNa auraient été déversés par accident sur un tas de plusieurs tonnes d’ammonitrates dans le box du bâtiment 221, pour ensuite adopter l’hypothèse selon laquelle quelques kilos auraient suffi pour le mélange et l’explosion. Me Soulez-Larivière considère que les conditions très particulières pour que l’ammonitrate et le DCCNa réagissent ensemble, n’étaient pas réunies le jour du sinistre. Il prétend que le rapport d’expertise final déposé le 12 mai 2006, n’est que la continuation de l’essai de justification de l’accident chimique (DCCNa/nitrates) et que les raisonnements des experts judiciaires sont fondés sur une tentative d’adaptation de l’hypothèse factuelle aux conditions nécessaires pour qu’une explosion se produise. Et non pas, sur une analyse réelle des conditions qui prévalaient réellement autour de 10h du matin le 21 septembre. En s’appuyant sur le rapport établi par un de ses experts détoniciens, il conteste que l’explosion initiale ait eu lieu dans le box du bâtiment 221. Selon lui, il est difficile d’affirmer que l’initiation de l’explosion ait pu avoir lieu toute seule, par accident. Il retient notamment l’idée d’un acte volontaire. Il considère aussi que les pistes électrique et gazière n’ont pas été suffisamment explorées par les experts judiciaires. Enfin, selon lui, rien ne pourrait justifier l’existence de charges suffisantes permettant le renvoi de quiconque devant le Tribunal correctionnel, la cause du sinistre n’ayant pas été trouvée.

Au nom de ses clients, il a aussi sollicité une contre-expertise du rapport final et la constitution d’un collège d’experts indépendants des précédents (constitué notamment de détoniciens, de chimistes et de spécialistes électromagnétiques). Leur mission étant d’examiner le rapport final des experts judiciaires, de donner leur avis sur la crédibilité et la faisabilité de leurs hypothèses en procédant à toute reconstitution utile, d’examiner à partir des éléments disponibles le cratère dans ses états successifs et son environnement immédiat afin de déterminer l’endroit de l’initiation de l’explosion, d’explorer les conditions dans lesquelles une explosion aurait pu être provoquée volontairement dans le tas principal et avec quel type de produit sur la base d’une enquête technique appropriée, de donner enfin leur avis sur la possibilité d’un acte de malveillance. Le juge d’instruction en a rejeté la demande.

Pour l’heure, la Chambre de l’instruction convoque l’ensemble des parties le 12 octobre prochain en vue d’examiner les demandes de non-lieu. La FCE-CFDT, elle, continue d’agir pour que la lumière soit faite sur l’origine, les circonstances et les responsabilités de l’explosion. Affaire à suivre.

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