LyondellBasell numéro trois mondial de la Pétrochimie, a annoncé sa faillite le 6 janvier 2009. Aussitôt, la CFDT se mobilise. Trois usines sont concernées sur le pourtour de l’étang de Berre : l’usine de Fos-sur-Mer La Feuillane qui appartient à Basell depuis la création du groupe, celle de Fos-sur-Mer Le Caban qui est entrée dans le groupe lors du rachat de Lyondell par Basell en 2007, et enfin la raffinerie de Berre rachetée par LyondellBasell en 2008. Les annonces de restructurations se font dans les trois sites et la décision tombe : l’usine de La Feuillane sera fermée. Cette unité emploie 72 salariés. En l’absence d’un Comité central d’entreprise, le Syndicat Chimie Energie de Provence Corse (SCEPC) décide de coordonner l’action des trois sites. Le SCEPC rencontre immédiatement la direction et annonce d’emblée sa position : aucun licenciement. Cette position validée à l’unanimité en assemblée générale (AG) du personnel apparaît alors comme quelque peu utopique mais la CFDT, seule organisation syndicale présente à La Feuillane, décide de se donner les moyens de la réussite.
S’ensuivent de nombreuses réunions avec la direction jusqu’à la réunion du Comité d’entreprise du 21 juillet où les propositions de la direction ne sont toujours pas au niveau attendu (indemnités de départ anticipé peu attractives, licenciements prévus de plus de 40 personnes). La CFDT de La Feuillane, avec le soutien du syndicat, décide alors d’entamer un rapport de forces. La CFDT déc ide de couper l’alimentation en éthylène des usines de Fos et de négocier jusqu’à l’obtention de résultats concrets pour les salariés. Par solidarité, l’intersyndicale de Fos Caban répond favorablement à la demande de la CFDT et décide le blocus de l’autre usine du groupe basée à Fos, usine dont le directeur est commun avec celle de La Feuillane. A 2 heures du matin, le 22 juillet, la direction promet des avancées significatives. Le lendemain, elle intègre dans le Plan de Sauvegarde de l’Emploi (PSE), une garantie de reclassement de l’ensemble des salariés.
La stratégie mise en œuvre par la CFDT a porté ses fruits : la négociation et la mise en place d’un rapport de forces ; toutes les positions étant votées en AG par le personnel, une action revendicative forte devant l’immobilisme de la direction, et la signature du volet social du PSE après validation en assemblée générale, ont porté leur fruit : aucun licenciement et 30 adhésions sur les 40 salariés reclassés.
Bravo aux militants qui ont su allier objectifs CFDT, intérêts des salariés et développement.