Le 16 octobre, les secrétaires de syndicats ont débattu avec Marcel Grignard, secrétaire national, sur le rapport « Le syndicalisme à un tournant, oser le changement ».
Après avoir brossé un bilan à grands traits des trente dernières années, Marcel Grignard a posé les questions essentielles pour assurer un avenir au syndicalisme et les enjeux de demain. Il souligne en introduction que les deux grandes idées fortes qui ont marqué notre histoire CFDT sont d’une part, l’autonomie de notre syndicalisme par rapport au politique et d’autre part, le fait de placer la négociation collective au cœur de notre action au quotidien. Ensuite, il décrit un paysage du monde de l’entreprise qui a beaucoup changé ces dernières décennies avec un éclatement des grandes entreprises et l’augmentation du nombre de petites entreprises. Une diversité du salariat s’est accrue avec des aspirations individuelles renforcées et des métiers très différents qui se sont développés. Toutes ces évolutions ont eu des conséquences sur nos structures avec pour exemple une autonomisation des sections syndicales. Pour finir, il attire l’attention sur l’importance d’éviter une dérive qui consisterait à voir deux types de syndicalisme, l’un ancré uniquement dans l’entreprise et l’autre évoluant essentiellement dans les structures de l’organisation. Celà aurait comme effet pour les premiers, de tomber dans un corporatisme exacerbé et pour le deuxième, de porter seul l’intérêt général désincarné d’un ancrage dans l’entreprise. Une fois ce constat sans concession, il ouvre la réflexion en proposant que tous les militants et toutes les structures débattent en se demandant si les choix qu’ils font au quotidien sont de nature à renfo rcer leurs liens aux salariés afin de mieux comprendre leurs besoins et leurs attentes. Il faut réinterroger nos pratiques syndicales à tous les niveaux avec un souci permanent de gagner en efficacité, en réactivité, en échange interactif avec eux. Gagner en fluidité dans notre fonctionnement sans remettre en cause notre structuration et notre fédéralisme a priori, est un challenge que la CFDT a décidé de relever dès à présent. Mais pour quecela soit efficace, l’implication d’un plus grand nombre de militants dans cette réflexion est primordiale. S’en sont suivies plus de trois heures de débats. Cela a été l’occasion de lever les incompréhensions, de jeter les premières pistes de transformations à partir de constats partagés. Mais, cet échange riche a été surtout l’occasion pour les secrétaires de syndicats de dire à Marcel qu’ils s’engageront dans ce chantier de rénovation qui s’ouvre car ils en partagent les enjeux en précisant toutefois qu’il faut aller vite car le temps n’est pas un allié si nous voulons que notre syndicalisme survive.