Les adhérents de la FCE-CFDT devenus retraités agissent au sein des sections syndicales de retraités (SSR). Afin de mieux percevoir cette réalité, une enquête a été menée. Analyse.
La démarche de diagnostic auprès des sections syndicales de retraités (SSR) s’est déroulée entre juin 2009 et avril 2010. Des militants issus du bureau de l’union fédérale des retraités (UFR) et des membres de son conseil ont rencontré au total vingt-cinq sections sur les vingt-sept existantes. Cette démarche a été appréciée par l’ensemble des syndicats chimie énergie (SCE) et les sections entendues ont signifié la pertinence de l’opération.
Le constat. On observe que seules trois SSR ont une majorité de retraités issus des entreprises du secteur privé, les autres sections ont une proportion de retraités venant des industries électrique et gazière (IEG) qui dépasse 70 %.
Outre ce constat, le diagnostic révèle que dans les sections où des militants retraités issus des autres branches que celle des IEG s’investissent, ce sont les retraités qui viennent du secteur de la chimie qui sont les plus nombreux.
Sur les vingt-cinq SSR interrogées, l’enquête a montré que quatre sont gérées par le SCE pour le compte des unions territoriales de retraités (UTR).
Au-delà ces premières observations, l’état des lieux a également révélé que peu d’entre elles fonctionnent à l’échelle de la SSR. En effet, les militants retraités interrogés répondent qu’ils se réunissent principalement en section locale de retraités (SLR), sans avoir pour autant réellement un fonctionnement collectif. « Les retraités sont davantage tournés vers la proximité des adhérents. Ce qui explique notre fonctionnement local de véritable proximité ».
Les UTR ont un périmètre à la taille du département tandis que les SSR peuvent se retrouver sur le champ de plusieurs UTR, il est donc plus simple pour les retraités de se regrouper sur une maille locale plus petite. Interrogés, des militants retraités ont tenu à souligner que la dimension actuelle des SSR pose deux soucis. Il y a celui des déplacements qui engendrent des frais importants et celui du fonctionnement qui conduit à se réunir, principalement, pour préparer les réunions des conseils de l’UFR.
Le fonctionnel et le politique se mélangent. Des résultats de l’enquête, il ressort notamment que des sections de retraités s’investissent dans les instances, telles le syndicat, l’UTR ou l’union régionale de retraités (URR). Ainsi, dix-neuf représentants de SSR siègent aux conseils de syndicats et neuf sections ont droit de vote au conseil. Quatre sections sont mêmes dans des exécutifs de syndicats. « Ce sont là des situations particulières car les sections retraités ayant un rôle fonctionnel, elles ne devraient plus assurer un rôle politique ».
Outre ce constat, des SSR regrettent que leur lien principal avec les SCE ne soit que financier. Aussi déclarent-ils mal vivre leur « éviction » de la vie des syndicats, d’autant que certains font encore appel pour suppléer le manque de militants salariés Les activités des SSR sont tournées vers le service et la défense des adhérents, notamment ceux qui ont été victimes d’accidents du travail ou qui sont atteints de maladies professionnelles.
Les militants retraités ont aussi des actions tournées vers le développement. Cela se fait notamment à travers l’envoi de courriers aux salariés en instance de départ à la retraite afin de les voir arriver dans leurs rangs. De la même façon, les militants des sections agissent pour « récupérer » les adhérents qui ont rejoint directement les UTR. Toutes les sections rencontrées ont sur ce point pratiquement la même demande. Elles veulent connaître le plus rapidement possible les adhérents salariés partant en retraite.