Vendredi 24 janvier 2014, la direction de Corning annonce la suppression de 47 postes sur le site verrier de Bagneaux-sur-Loing (77). Six salariés et demi étant reclassés en interne, ce sont en fait 40 postes et demi qui vont disparaître. C’est tout le service de contrôle qualité de l’usine qui est supprimé, du cadre jusqu’au dernier ouvrier.
La direction évoque la crise économique et la baisse du marché pour justifier la restructuration. Néanmoins le groupe Corning, un des principaux acteurs de l’industrie de la téléphonie mobile, a révélé que plus d’un milliard d’appareils dans le monde emploient son verre gorilla (issu de la recherche développée en France et produit en Asie).
L’industrie du verre en France est fortement touchée par les délocalisations et par les transferts des nouvelles technologies.
Ainsi les verres en plastique (résines) pour l’industrie ophtalmique, filière industrielle qui semble condamnée. En effet en 2012, le groupe Corning a restructuré sa filiale ophtalmique au sein d’une nouvelle holding Corning Venture France, qui regroupe toutes les filiales françaises. La volonté du groupe de se désengager de sa filière historique se confirme au vu du plan social annoncé. L’avenir s’annonce très sombre pour le dernier carré de salariés.
Comment croire qu’une usine privée de son contrôle de qualité a un avenir ! Les pratiques de dégraissage permanent de l’effectif contribuentà l’éclatement de cette filière industrielle. Et dans ces conditions, les salariés se sentent bien démunis devant des directions sans concession.
Les militants CFDT ont les plus grandes difficultés à expliquer les nouvelles grilles de lecture de cette nouvelle économie dominée par le culte de l’argent. Engagés sur le front de l’emploi, ils doivent lutter pied à pied pour démonter les stratégies de démantèlement des grands groupes verriers. Avec un sentiment d’abandon de la part des politiques : quel avenir pour la filière verre ?
Rendez-vous dans 24 mois, les derniers salariés de CORNING fermeront les portes et éteindront la lumière qui éclaire ce coin de Seine et Marne depuis 1754.