La CFDT est la seule organisation syndicale représentée à ICT France (entreprise du papier-carton située près de Montargis – 45). Aux élections de mai 2012, la CFDT a obtenu 11 sièges sur 12 au sein de la Délégation Unique du Personnel. Et la moitié des 120 salariés sont syndiqués à la CFDT.
Le vendredi 13 juin, le Délégué Syndical d’ICT France prévient le Syndicat que des salariés, déçus par les propositions de la direction pour les négociations salariales veulent cesser le travail.
Le lundi 16 juin à 6 heures, les salariés de l’équipe du matin se mettent en grève et bloquent l’usine. Le syndicat demande l’ouverture des négociations. La direction refuse toute rencontre. Le conflit s’installe.
Néanmoins, la CFDT respecte la liberté du travail. Les salariés non-grévistes peuvent accéder au site.
Le 18 juin, peu de temps après la décision du tribunal de faire évacuer les grévistes de l’entrée de l’usine, les élus CFDT convainquent les salariés de laisser entrer les poids lourds avant l’arrivée des forces de l’ordre.
Le 19 juin, la CFDT appelle les salariés à suspendre le conflit pour laisser la place à la négociation qui réouvre le jour même et qui aboutira à un accord salaires le 11 juillet. Cet accord permet d’obtenir une augmentation globale du pouvoir d’achat de 5,2%, soit 3% de plus que les propositions initiales de la direction.
Tout aurait pu s’arrêter là. Un conflit avec un accord. Tout le monde sortait la tête haute. Mais la direction a soif de revanche. Le 27 juin, deux élus CFDT ainsi que 5 autres adhérents sont placés en mise à pied conservatoire et convoqués mi-juillet.
Les 5 adhérents sont licenciés pour faute lourde entre le 19 et le 24 juillet. Pour les 2 élus, la décision d’autoriser (ou non) par l’inspection du travail, le licenciement sera connue fin septembre.
Les adhérents licenciés et le syndicat ont décidé de saisir le Conseil des Prud’hommes afin de faire valoir leurs droits.
Pour faire vivre le dialogue social il faut être deux. Malheureusement, la direction d’ICT préfère le rapport de forces. La CFDT prend acte et adaptera donc sa stratégie.
Finalement nous venons d’apprendre que l’inspection du travail a refusé le licenciement des deux élus. C’est une victoire pour la CFDT et un échec pour la direction qui voulait affaiblir ainsi le
syndicat.