Dans les Industries électriques et gazières, la grille de rémunération, élément statutaire, a été revu par accord en 1982.
Son fonctionnement est basé, à partir de niveaux d’embauches fixés en fonction de la formation initiale, sur des augmentations générales annuelles pour tous censées couvrir l’inflation ; des échelons permettant de voir sa rémunération augmenter de 20% sur une carrière indépendamment de toute promotion individuelle ; des augmentations individuelles dont le pourcentage est fixé à 2,3%. La majoration résidentielle, quant à elle, est là pour différencier le coût de la vie, selon les régions d’habitation.
Ce système a été conçu il y a quarante ans, avec le souci de ne laisser aucun salarié sur le bord de la route en matière salariale, mais s’est grippé ces dernières années.
Certaines entreprises de la branche se sont autorisées des évolutions non concertées. Par exemple : gel des GF à RTE depuis 2018, augmentation non homogène des niveaux d’embauches, dévoiement des modalités d’embauches avec expérience, création de prime pérenne difficile à réintégrer dans le salaire sans modifier le « pas » des niveaux de rémunération (NR).
Aujourd’hui, la réforme des retraites impose de penser les carrières sur plus d’années, et d’intégrer des nouveaux agents qui ne bénéficient plus du régime spécial. De plus, les nombreux recrutements à venir, qui accompagneront la transition énergétique, nécessitent de réfléchir à un système de rémunération attractif dès l’embauche, et sur la durée de la carrière.
De leur côté, les employeurs souhaitent des pourcentages d’augmentation, « les pas » étant revus fortement à la baisse, tout en préservant un minimum afin, selon leurs dires, de pouvoir attribuer plus d’augmentations en nombre, mais en les différenciant en pourcentage.
Des négociations se sont donc ouvertes en avril 2024. La CFDT y revendique un système de branche équilibré qui permette de pérenniser notre statut, avec plus d’échelons, et notamment des planchers et des plafonds dans les différents collèges revus, un pourcentage garanti d’augmentations sur la carrière, des passages de GF mieux valorisés financièrement. Quant au « pas » minimal, il doit, pour nous, rester au plus près des 2,3% actuels.
Nous aurons, en septembre, une vision de ce que les employeurs sont réellement prêts à moderniser.