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Accès de tous au médicament : la FCE en campagne

« Science sans conscience n’est que ruine de l’âme » disait Montaigne. Les militants CFDT vont le rappeler aux décideurs dans le monde du médicament. Le droit à la santé ne s’arrête pour nous à aucune frontière et il est un droit fondamental de chaque être humain où qu’il naisse.

« Science sans conscience n’est que ruine de l’âme » disait Montaigne. Les militants CFDT vont le rappeler aux décideurs dans le monde du médicament. Le droit à la santé ne s’arrête pour nous
à aucune frontière et il est un droit fondamental de chaque être humain où qu’il naisse.

Alors que le patronat de l’industrie pharmaceutique, le LEEM multiplie les messages publicitaires dans les médias pour modifier son image trop attachée au profit à tout prix, la FCE l’interpelle à travers ses militants présents dans les groupes pharmaceutiques. Elle le fait en lui demandant de prendre des engagements pour améliorer une situation qui est une cause essentielle de son impopularité : la difficulté pour les populations du Sud de traiter les victimes des pandémies telles le Sida, faute de pouvoir accéder à des médicaments trop coûteux.

Chacun s’en souvient : le procès de Prétoria avait opposé 39 multinationales de l’industrie pharmaceutique au gouvernement sud-africain, désireux de se fournir des génériques antisida.

Engagements non tenus

Se réfugiant derrière le système des brevets, ils apparaissaient ainsi comme insensibles à la mort programmée de millions de malades vivant en Afrique subsaharienne. Il avait fallu que la campagne médiatique lancée par Médecins sans frontière soit relayée mondialement pour que les industriels consentent à revoir partiellement leur position (avril 2001).

Le sommet de l’Office mondial du commerce tenu à Doha (au Quatar) avait cherché des solutions à cette situation intolérable. Des engagements de fournir à bas prix les médicaments pour le Sida, la tuberculose, la malaria avaient été pris. Deux ans après, nous constatons qu’ils sont loin d’être tenus, en grande partie en raison de l’attitude des Etats-Unis. La prochaine étape sera le prochain sommet tenu à Cancun (Mexique) en septembre prochain.

La FCE a décidé, avant cette échéance, de questionner les principaux groupes sur leur politique d’implantation et de soutien (à travers notamment des fondations), sur leurs axes de recherche concernant les pathologies touchant les pays du Sud, sur les initiatives qu’ils comptent prendre pour inciter leurs fédérations françaises (LEEM, Uniphar, CSRP) et européenne (EFPIA) à créer les conditions d’un réel accès des populations des pays pauvres aux traitements dont ils ont un besoin vital. Cette enquête doit s’effectuer par le biais de structures les mieux adaptées dans chaque groupe : comité d’entreprise européen, comité de groupe, comité central d’entreprise, CE.

Malades sans frontières

Elle sera complétée par des interventions fédérales auprès des pouvoirs publics, des chambres patronales et des médias. Ces différentes démarches ont pour but de vérifier si les industriels désirent se confiner dans la rentabilité à court terme, ou au contraire, donner un signal fort de prise en compte du problème. Cette prise de conscience est essentielle, même si nous ne mésestimons pas les obstacles présentés par certaines réalités locales, et le rôle primordial des gouvernements des principaux pays industrialisés pour contribuer à créer les conditions d’une meilleure solvabilité des pays du Sud (l’idée d’une structure Malades sans frontières se fait jour).

Cette action confirme que la FCE n’entend pas se comporter en organisation corporatiste mais a une véritable ambition solidaire et responsable. La demande exprimée au patronat va dans le sens d’une meilleure compréhension des médias et du public à son égard. L’impact en serait assurément plus positif que le récent changement d’appellation visant à substituer le terme entreprise (Les entreprises du médicament) à «syndicat» ou «industrie» (qui ferait mauvais effet). Comme nous l’avons exprimé depuis 2 ans au niveau de la chambre patronale, la CFDT souhaite une industrie pharmaceutique prospère, créatrice d’emploi, avec des pratiques plus éthiques et responsables. Le relais apporté par les équipes d’entreprise revêt une importance décisive.

Un exemple d’action positive

Des groupes comme Roche, Pharmacia, GSK ont annoncé récemment qu’ils fourniraient à des conditions préférentielles des traitements sur le Sida. Cela va dans le bon sens. Pourtant il convient de prendre la mesure du problème posé. Prenons l’exemple du don fait en 2001 par Bristol Myers Squibb soit 100 millions d’euros sur 5 ans pour mener des recherches et lutter contre le sida. Il permettra de soigner 20 000 personnes, c’est-à-dire moins d’1 Africain concerné sur 1 000. Nécessaires, ces opérations ne sont donc pas suffisantes. Les multiplier et intervenir sur les causes financières et structurelles demandera une articulation intelligente des industriels et des organismes internationaux pilotés.

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