Le président de Gaz de France, Pierre Gadonneix, a reçu les cinq fédérations syndicales le 9 octobre. Il s’agissait de lancer officiellement la phase de concertation imposée par la feuille de route adressée cet été par le ministre de tutelle aux présidents d’EDF et de Gaz de France.
Le président a présenté ce qui n’est pas encore le projet industriel du groupe, mais qui devrait lui ressembler de près.
L’ambition du groupe est d’être « un énergéticien intégré à dominante gazière parmi les leaders sur le marché européen », selon les propres mots du président qui a insisté sur l’importance de la formule.
L’idée que Gaz de France entende demeurer un groupe intégré sur l’ensemble de la chaîne gazière, paraît de bon sens et en cohérence avec la politique menée depuis des années.
En revanche, faire de Gaz de France un énergéticien « à dominante gazière » indique l’ambition du groupe de devenir multi-énergies et donc vendeur d’électricité. La récente tentative d’entrée dans le capital de la Société nationale d’électricité et de thermique (SNET) (cf. Syndicalisme Hebdo n° 227) confirme cette volonté. Pierre Gadonneix la justifie sur la foi de sondages qui indiqueraient une demande des consommateurs en ce sens.
Enfin, être parmi les leaders européens en matière d’énergie est une ambition qui a un coût. La direction ne cache pas que le groupe, soucieux de se développer dans toutes ses activités, de la production aux services, sera dans l’incapacité de s’autofinancer. Le financement de son développement obligerait donc à une augmentation de capital, c’est-à-dire d’abord à un changement de statut juridique puis à l’ouverture de son capital.
Sans doute pour la première fois, Gaz de France tient son projet industriel dans une vraie perspective : jouer les premiers rôles pas trop loin des monstres EDF, Total, Shell et autre Eon-Ruhrgas.
La FCE-CFDT a pris note de l’ensemble du projet. Elle entend prendre le temps de la réflexion et en mesurer les conséquences industrielles et sociales.