La FCE-CFDT a répondu le 16 décembre à l’invitation de Francis Mer et de Nicole Fontaine pour débattre de la question de l’énergie. Au final : débat ouvert sur le livre blanc sur les énergies et sur les directives européennes, mais blocage sur le statut d’EDF et de Gaz de France.
Sur la politique énergétique, la FCE partage avec le gouvernement le constat (lutter contre les gaz à effet de serre, gérer la fin des énergies fossiles) et les objectifs (politique de maîtrise et d’efficacité énergétique, diversification des sources de production, maintien de l’option nucléaire ouverte). En revanche, elle diverge sur la mise en œuvre de ces objectifs, notamment l’absence de dispositions permettant de réduire la consommation de pétrole dans les transports. La diversification du bouquet énergétique ne doit pas conduire à une surenchère de l’offre de production. Les capacités de production sont suffisantes, il convient de mieux les répartir : utiliser le nucléaire en base, développer l’utilisation du gaz pour la production d’électricité, développer les énergies renouvelables. La France ne doit pas devenir le château d’eau nucléaire de l’Europe. Le gouvernement propose d’inscrire dans la prochaine loi le droit à l’énergie et au chauffage, reprenant ainsi une revendication CFDT. Pour nous, sa traduction pourrait être l’instauration d’un chèque énergie.
La sortie successive de directives européennes organisant la libéralisation des marchés de l’électricité et du gaz ne constitue pas l’architecture d’une politique énergétique européenne. Ce n’est pas au marché de définir les contours des orientations stratégiques, mais aux élus à affirmer des choix pour la construction d’une réelle politique énergétique européenne. Ce n’est pas le cas aujourd’hui. La construction européenne doit se poursuivre par la mise en place d’une instance de régulation européenne indépendante qui coordonne les entités nationales. En matière de sécurité d’approvisionnement, seul le maintien d’entreprises intégrées, de la production à la distribution, permet une réelle adaptation entre l’offre et la demande d’électricité pour éviter les black-out récents des États-Unis et de l’Italie.
Sur le projet industriel des deux groupes, la FCE a exprimé sa frustration devant un débat expédié en quelques jours et la non-prise en compte par les directions des propositions formulées par les O.S., rendant dérisoire la notion de concertation. La FCE a demandé aux pouvoirs publics d’y revenir. Ces projets reposent sur une volonté de développement que nous approuvons sur le principe. Mais en plaçant les ambitions à un niveau élevé, les directions entendent convaincre de l’absolue nécessité d’ouvrir le capital des deux entreprises. EDF et Gaz de France disposent des capacités suffisantes d’autofinancement pour faire face aux défis de l’ouverture des marchés. C’est pourquoi, la FCE, opposée au changement de statut et à l’ouverture du capital d’EDF et Gaz de France, continue de plaider pour un développement raisonnable et maîtrisé des deux groupes pour assurer durablement leur pérennité.