Les épidémies de légionellose continuent à sévir. Après les hôpitaux, Noroxo et PPG, établissements de l’industrie chimique du Nord-Pas-de-Calais sont aujourd’hui montrés du doigt. Les outils de prévention existent, encore faut-il que la culture « santé sécurité » imprègne les entreprises.
La légionellose (voir zoom ci-contre) fait régulièrement la Une des médias. Des épidémies ont frappé des collectivités, l’Hôpital Georges Pompidou et le Carré Vauban à Paris.
De nombreux cas, isolés, sont aussi le fait d’une contamination au domicile ou au travail. Aujourd’hui, ce sont Noroxo et PPG, deux établissements de l’industrie chimique du département du Nord-Pas-de-Calais, qui sont montrés du doigt.
Depuis 1987, la légionellose est une maladie à déclaration obligatoire. 53 cas ont été déclarés en 1995, 958 en 2002. Cependant, les diverses enquêtes sanitaires révèlent que cette maladie reste sous-diagnostiquée. Plus de 2 000 personnes sont touchées chaque année en France, avec un taux de mortalité de 15 à 25 %.
Mieux vaut prévenir que guérir
Le décret du 5 novembre 2001, portant création d’un document relatif à l’évaluation des risques pour la santé et la sécurité des travailleurs, s’impose à tous les établissements et entreprises. Ce texte met sous la responsabilité directe du chef d’entreprise l’obligation d’évaluer et prévenir l’ensemble des risques (chimiques, physiques et biologiques) auxquels sont confrontés les travailleurs à leur poste de travail.
Les délégués du personnel et les CHSCT ont donc un rôle à tenir pour exiger des chefs d’entreprise une évaluation et des actions correctrices sur le risque micro biologique dans les systèmes aérauliques de leurs établissements.
Concernant le risque de légionellose, il n’existe cependant aujourd’hui aucune méthode de référence capable d’évaluer la concentration dans l’air de la bactérie. En complément des analyses deau, il est donc nécessaire, en prévention, de déterminer les zones à risques, identifier les sources potentielles de prolifération, prélever des échantillons solides ou liquides à l’intérieur des gaines (point bas, coudes, clapets, points thermiques, condensats, biofilm, rouille, dépôts de tartre ), faire analyser les échantillons par un laboratoire agréé, nettoyer et décontaminer le cas échéant les zones infectées.
Les outils de prévention existent, encore faut-il que la culture « santé sécurité » imprègne les entreprises et que les représentants du personnel soient écoutés.