L’OPA inamicale, déclenchée par Sanofi-Synthelabo contre son concurrent Aventis, a surpris par sa brutalité et le manque de concertation entre les deux groupes pharmaceutiques. Une des questions majeures de ce projet concerne l’emploi en France. La première décision annoncée ne va rassurer personne : le site de Notre-Dame-de-Bondeville est mis en vente, et ses 700 salariés écartés des perspectives du groupe.
Le 27 janvier 2004 restera longtemps marqué d’une pierre noire pour les 700 salariés du site normand de Notre-Dame-de-Bondeville. La direction de Sanofi-Synthelabo leur annonçait en fin de matinée qu’ils seraient cédés dans le cadre de l’offre publique d’achat déclenchée la veille par leur P-DG, Jean-François Dehecq, pour prendre le contrôle du groupe Aventis.
Sans attendre de connaître l’issue de la bataille boursière qui s’annonce, l’usine de production de deux produits phares du groupe (Arixtra et Fraxiparine), est ainsi sacrifiée sur l’autel des autorités financières. Ces médicaments en compétition avec l’antithrombotique d’Aventis (Lovenox) risquaient de créer une situation de monopole sur certains marchés.
Le 30 janvier, une initiative intersyndicale locale a permis à près de 500 salariés du site de Notre-Dame-de-Bondeville de manifester leur colère. La FCE, des collègues parisiens et des salariés d’Amilly dans le Loiret leur ont apporté leur soutien par leur présence. Des actions de débrayage ont aussi eu lieu sur de nombreux sites du groupe.
La déclaration, faite par la porte-parole des salariés du site rejeté, a exprimé leur amertume suite aux discours trompeurs qui leur annonçaient naguère un excellent avenir dans Sanofi-Synthelabo. Avenir aujourd’hui réduit à néant.
Plus que jamais, la FCE appelle les deux groupes à jouer la transparence sur leurs projets et leurs conséquences en matière d’emploi. Elle demande que la dimension humaine soit considérée en priorité. Lorsque des décisions difficiles s’avèrent nécessaires, elles demandent du temps et non des annonces précipitées !