Les papeteries Matussière et Forest ont annoncé la fermeture du site de Rambervilliers. Incompréhension et colère des 205 salariés de l’usine.
Les papeteries Matussière et Forest, comme la branche papier-carton dans son ensemble, connaissent depuis plusieurs mois des difficultés économiques. L’annonce de la fermeture du site de Rambervilliers, dans les Vosges, faite le 6 janvier lors d’un comité central d’entreprise extraordinaire, a pourtant fait l’effet d’une bombe.
Incompréhension et colère des 205 salariés de l’usine. Immédiatement, ils mettent en place un « piquet de veille » à l’entrée de la papeterie pour surveiller leur outil de travail, de peur de voir la direction organiser la délocalisation des machines de production. Les représentants du personnel, organisés en intersyndicale et épaulés par le Syndicat chimie énergie Lorraine et l’Union départementale des Vosges, multiplient les démarches pour informer et mobiliser la population dans un premier temps. Ils organisent le 10 janvier une marche silencieuse de plus de 1 000 personnes dans les rues de Rambervilliers.
Pour la CFDT et l’intersyndicale, la fermeture du site est avant tout une décision stratégique du groupe. Matussière et Forest souhaite concentrer son activité sur d’autres usines, actuellement en sous-capacité de production. Cela est inacceptable. La CFDT et l’intersyndicale souhaitent qu’un repreneur soit trouvé à la papeterie. Car ses atouts sont nombreux. Des salariés jeunes et motivés (la moyenne d’âge est de 35 ans), un outil de travail de qualité, un carnet de commandes important, une station d’épuration moderne et performante enviée par bon nombre de concurrents, et une spécificité de production (le recyclage des emballages Tetrabrick pour 65 % du marché français). Bref, une activité et un outil de travail qui s’inscrivent complètement dans la logique de développement durable. C’est ce que les représentants du personnel ont dit au président du Conseil général des Vosges et aux représentants des pouvoirs publics lors d’une table ronde le 12 janvier à Epinal. Ils leur ont demandé d’intervenir auprès de la direction du groupe pour assurer la pérennité du site.
La décision de céder l’usine de Rambervillers à un éventuel repreneur incombe à Matussière et Forest. Sur cette décision, se joue l’avenir des 205 salariés de l’usine et leurs familles. Mais il sera difficile de contraindre le groupe à laisser s’installer un nouveau concurrent. La CFDT et l’intersyndicale mettront tous les atouts de leur côté pour y aboutir. En rappelant notamment que la fermeture du site, avec remise en état initial des terrains, coûterait très cher à un groupe qui annonce une restructuration pour raison financière !
