Le 24 janvier, une erreur d’exploitation sur l’unité de production n° 1 de la centrale nucléaire de production électrique de Fessenheim (Haut-Rhin) conduit au déversement d’une quantité non déterminée de résines échangeuses d’ions dans le circuit primaire de l’installation. Ces résines sont utilisées pour abaisser la concentration en bore du circuit de refroidissement du réacteur. Cette erreur a pour premières conséquences l’augmentation de l’activité du fluide primaire et le colmatage de filtres. Au cours de l’opération de changement des filtres, 7 agents sont contaminés par l’ingestion de particules radioactives : 4 agents le 24 janvier, 3 le 25. Le service médical de la centrale suit depuis, de manière permanente, l’élimination par les voix naturelles de leur contamination interne.

Nombre d’interrogations restent en suspens. Pourquoi le site n’a-t-il pas tiré d’enseignement des 4 premières contaminations, et ainsi évité les 3 contaminations suivantes ? Les protections individuelles et collectives (heaume ventilé, sas) ont-elles été mises en œuvre correctement, dans la mesure où tout indiquait une forte augmentation de l’activité du circuit primaire ?

La section CFDT a obtenu la convocation d’un CHSCT extraordinaire. Elle a protesté auprès de la direction du site, qui n’a communiqué que tardivement sur l’événement. Les délégués syndicaux étant réduits à aller « à la pêche aux informations », chose inacceptable dans un tel contexte. Où est la transparence si largement évoquée dans les discours des directions ?

Une campagne médiatique s’est développée en Alsace et en Allemagne. Le président de la Commission locale d’information a fait état de ses interrogations. Le procureur de la République de Mulhouse a finalement diligenté une enquête.

La FCE-CFDT a interpellé la direction de la division de production nucléaire d’EDF. Elle exige que toute la lumière soit faite. Il en va de la crédibilité des directions de l’entreprise et de l’avenir du nucléaire.