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Total réorganise sa chimie

Le 19 février, le groupe Total annonçait ses résultats pour l’année 2003. Il présentait aussi la nouvelle organisation de son activité chimie. Face aux enjeux de cette réorganisation, la FCE-CFDT s’organise et pose ses exigences.

Le 19 février, le groupe Total annonçait ses résultats pour l’année 2003. Il présentait aussi la nouvelle organisation de son activité chimie. Face aux enjeux de cette réorganisation, la FCE-CFDT s’organise
et pose ses exigences.

Lors de la présentation de ses résultats pour l’exercice 2003, le groupe Total a dévoilé la stratégie qu’il compte mettre en œuvre pour ses activités chimiques à l’horizon 2007. Dès le 1er octobre 2004, deux nouvelles sociétés seront créées en lieu et place d’Atofina SA : Pétrochimie France et Chlorochimie Intermédiaires Performance (CIP). La chimie de spécialités reste rattachée au groupe au travers des filiales existantes (voir encadré). Le projet est donc clair : Total conserve la pétrochimie et les spécialités ; il se désengagera à terme de CIP, société qui pourra être cotée en bourse. Le groupe se recentre sur le pétrole et adapte son organisation interne pour imiter celle des leaders mondiaux pétroliers, peu investis dans la chimie.

L’avenir de la chimie du groupe était-il déjà tracé lors du rapprochement entre Total et Elf ? Lors de l’OPE de Total sur Elf, deux projets se concurrençaient. Total plaidait pour conserver les activités chimiques au sein du groupe pétrolier pour développer les meilleures synergies. La FCE-CFDT avait aussi défendu l’intérêt qu’il y avait pour la chimie de rester adossée à un groupe pétrolier, lui permettant d’avoir les moyens de pérenniser les activités chimiques. A l’inverse, le projet Elf consistait déjà à séparer la chimie du pétrole, en créant une société distincte cotée en bourse, afin de créer le 5e chimiste mondial. Aujourd’hui, la réorganisation de la chimie du groupe montre que Total met bien en œuvre le projet défendu à l’origine par Elf.

Pour la FCE, les enjeux industriels et sociaux de cette réorganisation sont de taille. Total doit prendre toutes ses responsabilités. Le groupe doit offrir des garanties pour les salariés : préserver l’emploi et tracer des perspectives à court, comme à moyen terme. Il doit aussi, pour consolider la chimie, donner les moyens humains et financiers capables de maintenir et développer les activités industrielles, commerciales et de recherche. Il est impératif que le groupe engage des investissements à la hauteur des défis technologiques, environnementaux et territoriaux qui lui sont posés. Il ne peut être question qu’il se désengage de sa chimie, sans que ces activités soient consolidées, viables et pérennes.

Pour l’ouverture de négociations

La FCE exige l’ouverture de négociations sur les questions d’emploi, de conditions de travail, de formation, d’évolution des compétences et de mobilité. Les équipes CFDT se mobilisent aujourd’hui pour analyser les conséquences, tant sociales qu’industrielles, de la séparation de la pétrochimie du reste de la chimie. Car à ce jour, aucun document n’a été communiqué aux représentants du personnel. Le bureau du comité d’entreprise européen, au travers de son secrétaire CFDT, a demandé à la direction d’engager un travail qui donne un cadre et des orientations à la politique d’emploi du groupe en Europe. Ce travail s’appuiera sur les réflexions que les partenaires sociaux européens ont développées à propos du développement des compétences et des qualifications, et des bonnes pratiques pour gérer le changement et ses conséquences sociales. Cette démarche doit déboucher sur un engagement contractuel au niveau européen, qui devra se décliner en négociations nationales. Déjà, le comité de groupe prévoit le recours à une expertise pour appréhender les motifs qui ont conduit Total à se réorganiser et anticiper les conséquences industrielles et sociales.

Une fois de plus, l’avenir de la chimie n’est pas clairement abordé, alors que Total est un des acteurs majeurs de ce secteur en France. La FCE est déjà intervenue auprès du ministère de l’Industrie, pour que soit élaborée une véritable politique industrielle du secteur de la chimie en France et en Europe. Cependant le groupe de travail, mis en place par le ministère depuis plusieurs mois, n’a toujours pas été réuni. Alors que Rhodia est dans une situation critique, que la Société nationale des poudres et explosifs (SNPE) se restructure et que Clariant annonce encore des suppressions d’emplois, il est plus qu’urgent de se pencher collectivement sur les perspectives du secteur de la chimie.

Pétrochimie France :
2 800 salariés en France. 5 établissements. Activités : pétrochimie de base, polyéthylène, polypropylène, styréniques.

CIP :
9 000 salariés en France. 20 établissements. Activités : chlorochimie, agrochimie, fluorés, thiochimie, polymères de performance… Les filiales Alphacan, CECA, Cerexagri et Atoglas feront partie de ce nouvel ensemble.

Filiales de spécialités :
Bostikfindley (adhésifs), Hutchinson (automobile, industrie et grand public), Atotech (chimie de métallisation), Cray Valley (Résines), Grande Paroisse (fertilisants)…

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