Arrêt de la production à Loison-sous-Lens, déménagement du siège social, mais aussi cession de la filiale Cerexagri. Et tout ça pour redresser, dit-on, les résultats du groupe… Mais de qui se moque Arkema ?
Le mauvais souvenir de la restrucuturation de l’activité chlorochimique du groupe Arkema est encore dans les esprits. Il faut dire qu’on ne digère pas si facilement la disparition de quelques 550 emplois ! Arkema avait même remis le couvert avec la fermeture pure et simple du site de Villers Saint-Paul et la suppression d’une centaine d’emplois supplémentaires.
Aujourd’hui, la direction revient à la charge et prétexte une situation financière déséquilibrée pour des actionnaires toujours plus gourmands. Alors les grandes manoeuvres sont engagées. Elle veut réduire les effectifs à Loison-sous-Lens (Pas-de-Calais). Pourtant, les arguments industriels et les perspectives de marchés présentés par la direction ont été invalidés par les experts sollicités par le Comité central d’entreprise. Mais qu’importe pour la direction. Elle ne change pas d’avis et rejette d’un revers de main le contre-projet construit par la CFDT.
Pour ce qui est de l’avenir du siège social, la direction parle d’inadaptation des locaux, situés à La Défense, depuis qu’Arkema s’est constitué en dehors du giron du groupe Total. Alors les nouveaux locaux seront en banlieue et au passage, ce sont 130 emplois qui seront escamotés. A défaut de chimie, de la magie ! Arkema montre qu’il a plus d’un tour pour faire disparaître l’emploi… mais là, pas de double fond pour le faire réapparaître. Pas de réindustrialisation ni de reclassements.
Et le groupe de vouloir ajouter une cerise sur le gâteau, en voulant se séparer d’un secteur tout entier. Sa filiale Cerexagri devient l’objet à vendre, et ce ne sont pas moins de 241 salariés qui changeront de statut. Alors, logique financière et/ou projet industriel ?
Au moment où la profession parle de l’avenir et de l’image de l’industrie chimique, où l’Union des Industries chimiques signe un « Engagement de Progrès » ou « Responsible Care », comme d’ailleurs Arkema le 16 novembre dernier, la FCE-CFDT s’interroge sur la traduction concrète qu’en fait Arkema. Qu’en est-il de la réelle prise en compte du concept de développement durable ? Oui, l’écart est grand entre les discours et les actes. Mais devant les projets dans lesquels la parole des organisations syndicales et des salariés n’est pas entendue, pire est ignorée, une chose est sûre : la FCE ne restera pas les bras croisés !