En recevant le 6 décembre dernier la médaille de l’INRS, Jean-Louis Cotinaut, militant papetier d’Alsace, voit son engagement syndical dans l’amélioration des conditions de travail reconnu.
Jean-Louis Cotinaut a reçu, le 6 décembre 2007, la médaille de l’INRS, l’Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles. Une distinction qui reconnaît l’engagement syndical de ce militant alsacien du secteur du papier-carton qui, toute sa vie, se sera battu pour améliorer les conditions de travail des salariés.
Depuis 1975, Jean-Louis représente, en effet, la fédération au sein d’une Commission technique nationale (CTN) de la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam), ainsi que l’Union régionale interprofessionnelle Alsace au sein d’une Commission technique régionale de la Caisse régionale d’assurance maladie (Cram) Alsace.
Au sein de ces instances paritaires qui établissent des recommandations pour l’amélioration de la sécurité et des conditions de travail, il a notamment œuvré pour améliorer l’embarquement des feuilles dans les machines à papier. L’objectif était de sécuriser l’intervention des salariés dans ces installations industrielles qui ont parfois vu des accidents très graves, voire mortels.
La vocation syndicale de Jean-Louis débute par son adhésion à la CFDT à la fin de l’année 1968. Après deux ans de travail comme électricien dans le secteur du bâtiment, il rentre chez Béghin-Say à Kaysersberg comme opérateur papetier. Il y découvre les conditions de travail difficiles. Mais aussi l’action syndicale pour les faire progresser, au sein de ce qui est encore la Commission d’hygiène et de sécurité (CHS). Jean-Louis se souvient. « Parmi tous les combats menés, il y en a un qui me vient régulièrement en mémoire. Dans l’usine où je travaillais, un secteur était appelé « préparation sauce de couchage ». Les opérateurs, à partir d’une petite passerelle, déversaient manuellement, dans une chaleur suffocante, des sacs de produits chimiques dans un mélangeur sans aspiration. Au bout de cinq minutes, vous étiez en nage. L’inspecteur du travail lui-même l’avait signalé par écrit dans un courrier à la direction. Au niveau en-dessous, nous déversions, à l’aide de récipients de dosage, l’ammoniac dans les cuves tampons, souvent en plein courant d’air… Sans parler des émanations vers les conducteurs des machines à papier non loin de là, quand les courants d’air allaient d’ouest en est vers l’atelier de finition. (…) Il a fallu de la volonté en CHS pour que les investissements soit décidés par la direction afin d’améliorer le processus. Ceci a été obtenu par le transfert de ces installations de préparation, qui se trouvaient juste au-dessus des machines à carton, vers le bâtiment en face qui était à l’abri de la chaleur des sécheries des machines de fabrication. Pour cela, nous n’avons pas lâché le morceau. Nous avons pris appui sur la Recommandation Produits chimiques, à la rédaction de laquelle j’avais participé dans le cadre des commissions du CTN F, mais aussi sur le courrier de l’inspecteur et, bien entendu, sur les opérateurs qui ont participé avec nous à la construction de propositions à partir de leur réalité. » Bref, un engagement syndical sans faille.
L’INRS, Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles, exerce ses activités au profit des salariés et des entreprises du régime général de la Sécurité sociale. Pour cela, il s’appuie sur les Caisses régionales d’assurance maladie (Cram) et les Caisses générales de Sécurité sociale (CGSS). Il apporte aussi ses compétences à d’autres acteurs de la prévention, tels que les médecins du travail et les services de l’Inspection du travail.
L’INRS dispose en interne de compétences très variées qu’il met au service de la maîtrise des risques professionnels : chargés d’études scientifiques, ingénieurs, médecins, formateurs et spécialistes de l’information (du documentaliste au journaliste de terrain). Plus de 650 personnes y travaillent, réparties en 18 entités ou départements. Son programme d’activité est établi dans le cadre des directives de la Caisse nationale de l’assurance maladie des travailleurs salariés (CNAMTS) dans le cadre de la politique définie par le ministre du Travail. L’INRS est géré par un conseil d’administration paritaire, composé de 18 membres titulaires, représentant les employeurs (Medef) et les organisations syndicales de salariés (CFDT, CFTC, CGC, CGT, CGT-FO).
POUR EN SAVOIR PLUS
• Le site Internet de l’INRS à l’adresse : www.inrs.fr