Le mot zombie signifie en créole haïtien « esprit ou revenant ». Sujet phare des œuvres de fictions, le zombie fascine autant qu’il effraie. Il apparaît comme un être déshumanisé, privé de volonté, aux capacités cognitives très altérées. Le concept du « salarié Zombie » est récent ; il n’a que quelques décennies. Il refait surface dans l’entreprise depuis la fin du télétravail obligatoire et/ou des périodes de chômage partiel et le retour « forcé » au présentiel. Un retour qui pour certains salariés est très mal vécu.
Mais sous quels effets, un salarié peut-il se muer en salarié zombie ? Des sociologues avancent plusieurs facteurs déclenchants : la responsabilité de certaines entreprises qui maintiennent leur salarié dans des taches avilissantes, inadaptées, des injonctions contradictoires, des excès de contrôle, des process inadaptés ou encore la mise en place d’une concurrence interne dégradante et deshumanisante. Certains psychologues du travail évoquent aussi le burn-out et le bore-out mais également le brown-out comme multiplicateurs aggravants, générateurs d’une perte de sens (le brown-out) du travail qui conduit les salariés soit à l’épuisement (burn-out) soit au découragement par manque d’intérêt à ses activités (le brown-out). Dans tous les cas, les salariés sont victimes d’un trop plein d’extrême : trop ou pas assez de travail cumulé à l’absurdité de système organisationnel et relationnel. Des conséquences lourdes, voire dramatiques, qui génèrent pour le salarié souffrance physique et psychologique.
Pour certaines entreprises, la grille de lecture du salarié zombie est très différente. Le salarié zombie est un fléau qu’il faut combattre. Il est vu comme faisant semblant d’être très occupé, inefficace, créateur d’environnement toxique, adepte de ragots et de dissensions. Quelle que soit la grille de lecture, il existe bien un phénomène « salarié zombie » dont les causes doivent impérativement questionner.
Pour la FCE-CFDT, le terme zombie est caricatural. On s’attache plus à nommer des comportements qu’à les comprendre ! Une étiquette sur des souffrances et des mal-vécus ne résout pas les causes qui la fonde. La FCE-CFDT, revendique dans ses branches, ses entreprises une prise en charge sérieuse des conditions de vie au travail. Il faut redonner du sens au travail, une mesure légitimée à la charge de travail. Intégrer des process d’évaluation efficaces et surtout mettre en œuvre des systèmes de reconnaissances justes et équitables : Humanisons, réhumanisons le travail.