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Yann Tran Un parcours atypique et exemplaire

Yann Tran est en responsabilité à la fédération depuis novembre 2014. Il a en charge une des trois plus grosses branches de la FCE-CFDT, la Pharmacie ...

Yann Tran est en responsabilité à la fédération depuis novembre 2014. Il a en charge une des trois plus grosses branches de la FCE-CFDT, la Pharmacie avec trois conventions collectives nationales : Favédiag, LEEM et la répartition pharmaceutique. Il est aussi chargé de suivre tout ce qui a trait à la protection sociale, pas une mince affaire pour un début dans des responsabilités nationales. Nous sommes allés à la rencontre d’un militant ayant un parcours qui sort de l’ordinaire.

MAG FCE : Bonjour Yann, tu as pris des responsabilités à la fédération depuis 2014, nous avons perçu que ton parcours ne fut pas si simple, peux-tu nous en dire plus ?
Yann : Je suis né au Cambodge en 1965 dans une famille chinoise pendant la guerre et je dois avouer que je n’ai pas pu suivre une scolarité normale. Nous étions des citadins et nous avons vécu l’arrivée des Khmers rouge en 1975. Nous avons été témoins des massacres perpétrés. En 1977, nous avons échappé à la mort de justesse, ce qui nous a décidés à fuir le pays. Cela forge un caractère, croyez moi, quand vous avez une dizaine d’année. Nous nous sommes retrouvés clandestins dans un camp de réfugiés en Thaïlande en 1981. Et nous avons pu, grâce à un oncle qui habitait en région parisienne, gagner la France en 1983

MAG FCE : Tu es donc arrivé en France à 18 ans, quel a été ton parcours scolaire et professionnel à compter de cette arrivée dans notre pays ?
Yann : Je suis arrivé en France avec ma famille sans parler la langue, les années de guerre m’ayant armé pour faire face à beaucoup de situations, j’ai alors commencé un parcours de combattant. J’ai appris le français, du moins les bases et j’ai commencé à travailler dans un restaurant à mi-temps. J’ai tout recommencé en cours du soir pendant 5 ans pour combler mon retard scolaire, et j’ai décroché mon Baccalauréat C. J’ai ensuite poursuivi des études universitaires jusqu’à l’obtention du DEA Biochimie (Bac+5). Un premier emploi m’a été proposé chez Genset, un spécialiste du séquençage des gènes. J’y suis resté 9 mois avant d’intégrer Synthélabo comme chercheur, une entreprise qui deviendra à terme Sanofi, et j’y suis toujours salarié.

MAG FCE : Tu as depuis pris des responsabilités syndicales au sein de ton entreprise, quel a été le phénomène déclencheur et pourquoi la CFDT ?
Yann : En 2005, il y a eu des élections sur mon site de Rueil-Malmaison et l’équipe CFDT m’a sollicité pour être sur la liste. J’ai accepté parce que l’équipe était sympathique et j’avais envie de rendre service. J’ai été élu en CE et en DP, mais mon mandat s’est arrêté en 2006 car la direction Sanofi m’a muté sur le site de Vitry. Mais c’était reculer pour mieux sauter car en 2007, lors de nouvelles élections, j’étais de nouveau sur la liste CFDT. Pourquoi la CFDT, parce qu’à l’époque le fonctionnement démocratique de la CFDT me plaisait, moi qui ai connu la dictature au Cambodge, le fait d’avoir une liberté de parole a beaucoup pesé.

MAG FCE : Cette liberté t’a donné envie de continuer et de prendre des responsabilités syndicales à plein temps.Yann : Oui en effet, je me suis investi à plein temps à partir de 2010, mais d’autres circonstances ont fait pencher la balance. Nous étions à l’époque sur le premier plan social Sanofi dans la recherche et notre délégué syndical est passé à la CGT, j’ai décidé de réagir en prenant cette responsabilité et j’ai réussi à bloquer les départs d’adhérents. Après tout s’est enchainé, le comité de groupe, le CCE et le conseil de surveillance de l’épargne salariale. C’est là que j’ai découvert la FCE en travaillant avec Jean-Philippe Liard.
MAG FCE : Tout a découlé jusqu’à ton arrivée en responsabilité à la branche, pourquoi as-tu accepté la proposition de la FCE ?Yann : Tout d’abord j’étais au conseil du SECIF, et en 2014 le syndicat m’a demandé de rejoindre l’exécutif et cette proposition est tombée en même temps que celle de la fédération. C’est le contenu de la mission et le mandat qui ont déterminé mon choix. Maintenant il faut que je continue mon apprentissage des différents sujets qui me sont confiés. Ce que j’ai vécu durant mon enfance, la guerre, les khmers rouge, la famine, obligé de me battre pour survivre et échapper au massacre, tout cela a développé chez moi une capacité d’adaptation. De plus, j’ai la chance d’être entouré des militants compétents et de qualité pour réussir la mission que la FCE m’a confiée. J’ai également des alliés d’une grande importance, mon épouse qui me soutient et mes deux enfants qui me donnent la force. 
MAG FCE : Pour conclure notre entretien, nous te souhaitons une adaptation rapide et de très belles années à la FCE.

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