En 2019, selon l’INSEE, 15% des personnes de 15 ans ou plus n’ont pas utilisé Internet au cours de l’année, tandis que 38% des usagers manquent d’au moins une compétence numérique de base, et 2% sont dépourvus de toute compétence. Ainsi, l’illectronisme, ou illettrisme numérique, concerne 17% de la population. Une personne sur quatre ne sait pas s’informer, et une sur cinq est incapable de communiquer via Internet.
Les facteurs de cette fracture numérique sont nombreux : l’âge semble avoir une influence significative. Les plus jeunes générations sont en contact avec les technologies numériques contrairement aux seniors qui n’ont pas nécessairement fait la démarche d’apprentissage et d’adaptation de leurs pratiques.
Toutefois, la fracture voire l’exclusion numérique touche, au-delà des seniors, une grande diversité de publics tels que les SDF, les travailleurs pauvres, les demandeurs d’emploi, les familles en difficulté, les moins diplômés… Elle se manifeste aussi par des inégalités territoriales en matière d’accès, et financières en matière d’équipement et d’abonnement aux opérateurs.
Cette fracture numérique et les difficultés rencontrées par ces personnes exclues se sont exacerbées avec le confinement obligatoire de la population pour lutter contre la Covid-19.
Comme toute technologie, le numérique est porteur du pire et du meilleur. Nous devons apprendre à nous approprier et à maîtriser ces nouveaux usages de plus en plus indispensables pour vivre dans notre société. Durant la période de confinement, nous avons constaté que nous devions nous en remettre au numérique pour accéder à d’innombrables démarches, telles que mettre à jour un dossier administratif, réaliser une téléconsultation avec son médecin, maintenir le contact avec nos proches…
Pour développer l’accompagnement et la formation, de nombreuses structures s’investissent. Les mairies proposent des espaces d’échanges et de formation, des maisons de « services au public » accueillent au quotidien des usagers et les accompagnent dans leurs démarches administratives. Des associations telles que Emmaüs Connect mettent en place, dans leurs points d’accueil, des parcours d’accompagnement numérique en direction des personnes en insertion sociale et professionnelle, d’autres à destination des seniors telles que les associations Au cours des âges et E-Seniors.
De plus, pour combler une partie du vide laissé par la fermeture des structures d’accueil et des ateliers de formation au numérique dans la période de confinement, un centre d’aide « Solidarité numérique » a été mis en place par les acteurs de la médiation du numérique, la MedNum, avec le soutien du
secrétariat d’État chargé du numérique.
Le site solidarite-numerique.fr offre une aide aux personnes qui ne savent pas utiliser les services en ligne essentiels. Il propose des tutoriels, des liens vers des chaînes YouTube, des sites Internet utiles… Pour les personnes n’ayant pas accès à un ordinateur ou à Internet, un numéro d’appel gratuit, le 01 70 77 23 72, est en service du lundi au vendredi de 9 h à 18 h. Il permet d’obtenir des conseils auprès d’un des sept cents médiateurs numériques bénévoles.
Dans son action, la CFDT propose à ses adhérents une journée de formation pour utiliser les outils de communication numériques. Pour la CFDT, « le numérique ne doit laisser personne de côté » ; les plus vulnérables en priorité.