Il aura fallu attendre ces dernières années pour que l’Industrie revienne dans les préoccupations gouvernementales. La prise de conscience collective de l’importance du rôle de l’industrie dans
l’économie, sa place dans la création d’emplois et sa valeur ajoutée, est maintenant largement partagée. Les objectifs affichés pour l’industrie française sont de retrouver une compétitivité européenne et mondiale, afin de relancer la croissance.
Pour cela, au-delà du pacte national, puis du pacte de responsabilité, la politique industrielle d’aujourd’hui se réfléchit d’une part dans les filières organisées par le Conseil National de l’Industrie et ses comités stratégiques, de l’autre sur les territoires. L’articulation de ces deux dimensions est primordiale pour la mise en œuvre des différentes actions.
Elles sont envisagées sur le court terme avec les contrats annuels de filières; à moyen terme avec le soutien aux 34 plans stratégiques; enfin sur le long terme, avec le plan innovation 2030, par des engagements croissants sur l’innovation et la recherche.
L’industrie française s’oriente également vers une organisation en plateformes intégrées. Les utilités et les services y sont mutualisés pour permettre un gain de coût pour les entreprises d’environ 4%. La plupart de ces plateformes sont spécialisées dans un domaine particulier de la chimie comme à Lacq, ou à Pont-de-Claix. D’autres sont davantage axées sur la pétrochimie comme à Fos-sur-Mer ou à Carling. Afin de les pérenniser et les renforcer, un organisme F2i est chargé de promouvoir l’attractivité des plateformes françaises et d’aider les PME à s’y intégrer.
Cette organisation doit permettre l’anticipation des éventuelles mutations industrielles, prévoir la reconversion de site tout en sauvegardant l’emploi ; propositions revendiquées depuis des années par la CFDT.
En effet pour la FCE, l’articulation des politiques européennes, nationales et régionales est déterminante. La présence des partenaires sociaux y est incontournable. Pour approfondir sa réflexion, la FCE organise en mars prochain une session de recherche sur « l’Industrie de demain ».
Les conditions d’une renaissance de l’industrie française sont réunies. Encore faut-il que tous les acteurs prennent leurs responsabilités, que le patronat s’engage réellement pour l’emploi, en contrepartie des aides octroyées par l’Etat.
La FCE sait s’engager et y est prête dans le cadre des négociations actuelles menées dans chaque branche professionnelle.