L’analyse sectorielle verre, présentée lors du comité directeur fédéral (CDF) de décembre 2011, est la première à être construite sous la forme de fiches actualisables. Elle se veut un outil au service de la politique revendicative des militants et structures de la FCE-CFDT et une base de travail pour les élus des Institutions Représentatives du Personnel.
Cette analyse a été réalisée suivant les trois socles qui structurent le développement durable : le social, l’économique et l’environnement.
La branche verre regroupe plusieurs secteurs qui sont régis par six conventions collectives nationales (CCN).
De toutes les activités économiques, le secteur du verre mécanique regroupe pratiquement les trois quarts des activités totales.
Le volet économique met en avant la forte décrue, en 10 ans, de l’activité économique en France et dans l’Union Européenne. Une décrue qui n’est pas uniquement liée à la crise actuelle. En effet, le marché européen est devenu un marché mature avec des perspectives de croissance plus limitées. On observe un processus de délocalisation vers des pays à fort potentiel, notamment les BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine). C’est le cas des marchés du verre creux et du verre plat (ou verre float) qui représentent 62% et 29% de la production totale de l’industrie du verre.
Ces productions servent essentiellement le secteur de la construction et le secteur de l’automobile. L’industrie du verre reste donc très sensible à un ralentissement économique de ces secteurs.
Les principaux acteurs industriels sont Saint-Gobain, Asahi Glass Company, Nippon Sheet Glass et Guardian Industries.
Concernant la Recherche & le Dévelop-pement, l’industrie du verre limite ses dépenses à environ 4% du CA ce qui correspond au pourcentage consacré à l’innovation dans la filière automobile mais qui est peu par rapport à d’autres secteurs, tels les industries de santé ou l’informatique.
Les principaux axes de R&D sont :
– L’amélioration des performances et l’efficacité énergétique du verre, notamment dans le bâtiment.
– L’amélioration des procédés de fabrication avec pour objectifs la réduction de la consommation énergétique et le développement du recyclage.
– La réduction de consommation de matières premières par l’allègement du verre.
– Le développement des verres dits « intelligents » (exemple : le verre auto-nettoyant).
En termes de localisation industrielle, les industries du verre sont situées principalement dans le nord, l’est et le sud-est de la France.
Le volet social met l’accent sur la baisse continue et très importante des effectifs en France et dans l’Union Européenne (- 31% en 10 ans pour l’UE à 15). Cette chute s’explique de plusieurs façons, la baisse de l’activité au profit des BRIC, une forte productivité due à l’intensification du travail et à la modernisation de l’outil de travail. Une décrue qui continue et qui pose concrètement des questions sur la pérennité de certaines activités en France et en Europe, notamment pour la cristallerie.
Paradoxalement, le taux de syndicalisation de la branche est en constante progression et représente près de 5% des effectifs (2000 salariés sur 36000). Les principales revendications que la CFDT porte dans la branche sont les salaires, la protection sociale et la santé au travail.
L’industrie du verre, par son organisation et ses procédés de fabrication, génère des problèmes de santé dont sont victimes les salariés. La pénibilité au travail, avec ses conséquences en termes de maladies professionnelles et d’accidents du travail, est un axe à améliorer. Les salariés sont particulièrement exposés à des produits CMR (Cancérogène, Mutagène et Reprotoxique), notamment la silice cristalline.
Un accord Européen a été signé par l’Emcef (la fédération syndicale européenne de la chimie, de l’énergie et des mines). Il vise justement à améliorer la protection de la santé des salariés exposés à la silice cristalline.
Le volet environnement rappelle que la réglementation thermique 2012, qui impose un pourcentage minimum de surfaces vitrées dans les nouvelles constructions, représente une opportunité pour l’industrie du verre opérant dans le bâtiment.
Des efforts restent à faire en termes de recyclage, particulièrement en France où seulement 67% du verre est recyclé, l’objectif du grenelle étant de 75% en 2012.
En termes de rejet de CO2 , l’industrie du verre a fait des efforts conséquents mais, comme dans les autres industries, cela pose à terme la question de la concurrence déloyale des entreprises de pays qui n’appliquent pas de normes environnementales contraignantes.
C’est maintenant à tous les élus, mandatés et structures au sein de la FCE-CFDT de faire vivre cette analyse de la branche « verre ».