Voilà un peu plus de 40 ans, les premiers cas d’une maladie inconnue apparaissaient aux Etats-Unis. On parlait de « cancer gay ». Un an plus tard, elle avait un nom, le Syndrome de l’Immunodéficience Acquise, SIDA. Selon les premières théories sur son origine, elle était aussi appelée, la maladie des 4 H (héroïnomanes, homosexuels, hémophiles et haïtiens). Depuis le début de la pandémie, plus de 36 millions de personnes sont mortes. Le Sida va décimer une partie de la jeunesse sans distinction de sexe et marquer aux fers rouges toute une génération. Le V.I.H tue encore aujourd’hui et continue à faire des ravages notamment sur le continent africain ou en Russie. En 2020, environ 38 millions de personnes dans le monde vivaient avec et 1,5 million de personnes étaient nouvellement infectées. Une longue histoire de discriminations débute et se poursuit encore.
Cette pandémie vieille de 40 ans est un véritable défi médical pour mettre au point de nouveaux traitements pour permettre aux séropositifs de vivre normalement, pour éviter de nouvelles contaminations et ainsi éradiquer, selon l’ONU, la maladie d’ici 2030. La lutte contre la pandémie est aussi un combat politique depuis son origine. Dès le départ, devant l’impuissance de la médecine, les malades et les associations se sont fortement mobilisés et se mobilisent encore contre les pouvoirs politiques en place pour obtenir le droit d’exister, l’accès aux traitements et la démocratie sanitaire. À titre d’exemple, ce qui a été réalisé en quelques mois pour la Covid-19 est sans commune mesure avec ce qui a été fait en 40 ans pour le V.I.H.
Cette pandémie a aussi des enjeux sociaux dans la lutte contre les inégalités selon les zones géographiques du monde pour l’accès aux soins, à l’éducation, à la prévention. La Covid-19 a favorisé les contaminations par l’absence de dépistage, de diagnostic et de prise en charge de nouveaux malades. La lutte contre les stigmatisations et discriminations vis-à-vis de certaines populations et en particulier contre les homosexuels est un véritable défi à relever.
Pour la FCE-CFDT, l’accès aux médicaments, vaccins et diagnostics abordables est un élément crucial pour éradiquer le Sida. En attendant, il faut agir au quotidien par la prévention et le préservatif reste le seul moyen de protection efficace. La parole doit permettre de sensibiliser, d’informer notamment les plus jeunes. Elle doit permettre de déstigmatiser pour lutter contre l’isolement des malades, la peur du regard des autres et la honte de vivre avec cette maladie chronique encore taboue. La défiance nourrit l’épidémie. De plus, les premiers résultats encourageants d’un candidat vaccin à ARN Messager contre le V.I.H laisse entrevoir l’espoir de pouvoir protéger les plus précaires n’ayant pas accès aux traitements préventifs et thérapeutiques.