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USURE PROFESSIONNELLE : UNE INJUSTICE SOCIALE

En 2025, la réforme des retraites continue de cristalliser les tensions. Non seulement parce qu’elle a repoussé l’âge légal à 64 ans, mais aussi parce qu’elle ignore une réalité sociale et sanitaire : l’usure professionnelle. Derrière ce mot, une vérité brutale : des vies abîmées par le travail, des corps fatigués bien avant l’heure, des espérances de vie en bonne santé qui s’écourtent.

L’usure professionnelle constitue un enjeu majeur de justice sociale car elle creuse les inégalités en touchant surtout les travailleurs les moins qualifiés, les plus précaires exposés à des carrières éprouvantes puis à des retraites réduites par des problèmes de santé. En 2023 les troubles musculo-squelettiques (TMS) représentaient plus de 87% des maladies professionnelles reconnues*. Malgré les alertes des organisations syndicales et des médecins du travail, les dispositifs censés protéger les salariés exposés à des conditions de travail pénible se révèlent insuffisants.

Pour les travailleuses et travailleurs, l’usure se traduit par des problèmes de santé, une perte de sens, un décrochage professionnel, parfois une sortie prématurée de l’emploi. Pour les entreprises, elle engendre absentéisme, turn-over, perte de compétences et difficultés de recrutement. Pour la société enfin, elle alourdit le coût social et sanitaire, accentue les inégalités et fragilise la cohésion. On ne peut pas demander aux travailleurs de « tenir » plus longtemps sans transformer le travail lui-même.

Pour la FCE-CFDT, la lutte contre l’usure professionnelle doit s’articuler autour de la prévention, de la compensation et de la justice sociale. La prévention doit inclure une cartographie obligatoire des métiers à risque au sein des branches et des entreprises, ainsi que la mise en place de plans intégrant des aménagements de fin de carrière, avec une implication des services de santé au travail dès le départ, et pas seulement pour constater les dommages. Elle suppose également un investissement concret des entreprises pour anticiper les risques et adapter les conditions de travail tout au long des parcours professionnels.

Les quatre critères de pénibilité supprimés en 2017 doivent être réintégrés afin que tous les travailleurs exposés puissent bénéficier d’un départ anticipé. Le droit à la retraite progressive dès 60 ans, issu de l’ANI du 14 novembre 2024 signé par la CFDT, doit devenir un droit opposable avec une prise en charge complète des cotisations pour les salariés en fin de carrière travaillant à temps partiel.

Pour la FCE-CFDT, permettre des transitions choisies en fin de carrière, avec des dispositifs de retraite progressive, de temps partiel aménagé, ou de reconversion est une question de dignité et de justice sociale.


*Source : site internet Améli

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