Dans cette période tourmentée, où les feux de l’actualité se concentrent sur les difficultés économiques et sociales, certaines informations importantes passent quasiment inaperçues du grand public. C’est le cas de l’adoption du premier volet du cinquième rapport du Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat (GIEC). Ce document, baptisé« résumé à l’attention des décideurs », a été adopté par les délégués scientifiques des 195 pays membres battant en brèche les thèses des climato-sceptiques. Le rapport définitif devrait être publié en janvier 2014. Il présente l’état des connaissances scientifiques sur le réchauffement climatique de la manière la plus consensuelle possible. L’expertise est sans appel : l’activité humaine est bien responsable de la hausse des températures enregistrée depuis le début du Vingtième siècle.
Pour le GIEC, le réchauf-fement climatique, à défaut d’une mobilisation de l’ensemble des décideurs, pourrait connaître une hausse de 4,8 degrés Celsius d’ici la fin du siècle. Les conséquences actuelles sont déjà dramatiques. Neige et glaces de toutes sortes se rétractent rapidement et la banquise arctique pourrait disparaître dès le milieu de ce siècle. La faune marine est en danger avec l’acidification accélérée des océans et l’élévation du niveau de la mer pourrait atteindre 98 cm en 2100 provoquant des exodes massifs de populations et des conflits entre les peuples. Il y a fort à craindre que les événements extrêmes se renforcent, provoquant ainsi des dégâts considérables partout dans le monde.
Comment, dès lors, ne pas imaginer que toutes ces catastrophes, auxquelles certaines populations sont déjà confrontées, soient sans incidence sur nos vies et sur nos emplois ? Le rapport du GIEC démontre avec certi-tudes les responsabilités et les effets de notre modèle actuel. L’avenir des générations futures dépend de notre capacité à prendre urgemment les décisions qui s’imposent. Elles sont connues : transition énergétique, réduction des gaz à effets de serre, efficacité énergétique, évolution vers des modèles alternatifs de croissance….
Dans un monde en profonde mutation, cela demande du courage politique de la part de nos gouvernants et une prise de responsabilité collective et de chacun d’entre nous. La prise de conscience citoyenne, en particulier chez les jeunes est aujourd’hui une réalité : alors ensemble agissons pour un nouveau modèle de développement, pour un autre projet de société.
