L’usine Continental à Sarreguemines, en Lorraine, produit des pneus de tourisme et emploie 1 180 salariés. Le groupe Continental est allemand. La section syndicale CFDT connaît un fort développement. Nous avons rencontré Daniel Jegentowicz, élu DP et secrétaire de la section.
Combien avez-vous d’adhérents ?
Daniel Jegentowicz : Nous avons 226 adhérents. Quatre syndicats sont présents dans l’entreprise : la CFDT, la CFTC, la CGT et la CGC.
La CFDT recueille 33 % des voix aux élections professionnelles.
Quel a été le phénomène déclencheur
de cette forte syndicalisation ?
D. J. : Il y a 10 ans, nous n’étions plus que 3 adhérents. J’ai participé à une formation sur le développement organisée par la CFDT. Cela a créé un déclic.
J’ai compris que notre crédibilité passait nécessairement par un nombre d’adhérents important et qu’il fallait proposer l’adhésion.
La section syndicale a alors pris la décision d’être à l’écoute des salariés et de faire un travail de terrain.
Nous avons aussi pris la décision de ne pas cumuler de mandats, de manière à répartir les heures de délégation sur un maximum de militants.
Dans quels secteurs sont vos adhérents ?
D. J. : Cent soixante-dix adhérents sont dans les équipes de week-end où travaillent le délégué syndical et moi.
Nous voulons nous développer aussi dans les équipes de semaine. Pour cela, nous avons mis en place des tournées d’ateliers tous les mercredis, de 10 heures à 12 heures.
Les militants vont à la rencontre des salariés présents. Ainsi, nous contactons tous les salariés en trois semaines.
Notre objectif est d’atteindre 300 adhérents dans un an. Chaque militant doit faire au moins une adhésion dans l’année. Nous voulons gagner les élections professionnelles de 2002.
Quelles actions menez-vous ?
D. J. : L’usine emploie un nombre important d’intérimaires et de CDD. Nous sommes allés les voir individuellement et avons organisé une réunion en leur demandant d’amener leurs contrats de travail. Nous avons demandé l’intervention de l’inspecteur du travail ce qui a permis d’en régulariser 90 sur 120 en CDI. Soixante d’entre eux ont alors adhéré.
Quels services proposez-vous aux adhérents ?
D. J. : Le syndicat FCE de la Lorraine nous apporte une aide précieuse. Il a signé un contrat avec une association juridique qui organise des permanences ouvertes aux adhérents CFDT.
Ils ont ainsi la possibilité d’être renseignés et aidés. C’est un plus dans la fidélisation.
Qu’est-ce qui te semble important
en matière de développement ?
D. J. : Il faut être présent sur le terrain, aux côtés des salariés et être à leur écoute.
Il faut prendre en charge leurs problèmes, y compris individuels. C’est la condition nécessaire pour en attirer le plus grand nombre vers la CFDT.