Le Conseil des ministres a approuvé au cœur de l’été (le 1er août) le projet de loi sur la politique du médicament. La FCE souscrit aux décisions qui consistent à lutter contre les conflits d’intérêts entre professionnels de santé, laboratoires pharmaceutiques, experts et ministères. Nous souhaitons aussi la construction d’une agence nationale de sécurité du médicament plus responsable et moins cloisonnée. Nous voulons également que soit renforcée la sécurité des médicaments anciens et futurs et que le système d’alerte soit étendu aux patients.
Mais il est particulièrement injuste de pointer du doigt les métiers de la visite médicale et de passer sous silence la responsabilité des médecins et pharmaciens.
Le projet de loi envisage de réformer profondément la visite médicale par des informations collectives, de façon expérimentale dans un premier temps à l’hôpital, puis en ville, et uniquement pour les molécules innovantes.
L’information médicale des médecins se ferait principalement sous forme informatique ou presse scientifique. Leur formation, financée par un prélèvement sur le chiffre d’affaires des laboratoires, est évoquée sans autre précision. Rien n’est dit non plus sur les pharmaciens qui ont le pouvoir de substitution d’un médicament et qui sont le dernier maillon de la chaîne du médicament.
Ces mesures sur la visite médicale sont contre-productives et injustes. Contre-productives, car supprimer tout contact oral individuel entre le visiteur médical et le médecin est une prise de risques quant au bon usage du médicament concerné. De plus, les réunions collectives avec des médecins aux spécialités différentes n’ont pas de sens.
Ces métiers ont déjà fait l’objet d’adaptations multiples. Par exemple, la délivrance d’une carte professionnelle obligatoire avec diplôme pour exercer, l’obligation de formation continue, la suppression de la distribution d’échantillons, la loi dite « anti-cadeaux », la charte de la visite médicale, la certification des entreprises du médicament assorties d’audits externes sur les documents remis et les messages délivrés aux médecins.
Ces mesures sont d’autant plus injustes que les plans sociaux foisonnent, les employeurs en rejetant les responsabilités sur le pouvoir politique. 30% des emplois ont déjà été supprimés.
Jusqu’au vote de la loi, une concertation entre le Ministère de la santé et les organisations syndicales a été ouverte. La FCE défend notamment la poursuite de l’amélioration de la qualité des informations délivrées par les visiteurs médicaux aux médecins. Mais aussi le renforcement de l’évaluation externe de la qualité de ces informations.
Tracer des perspectives d’avenir pour tous les salariés des industries de santé, est pour la FCE, un objectif prioritaire.