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Une méthode qui bafoue le dialogue social

Depuis sa nomination, le Premier ministre a multiplié les initiatives pour se trouver une légitimité de « présidentiable ». Ainsi, son gouvernement a fait le choix de passer en force le projet de loi instaurant le contrat première embauche (CPE). Il a opté pour l’exclusivité d’une démarche législative concernant une décision touchant au droit du Travail. Ce nouveau pas, après celui du contrat nouvelle embauche (CNE), s'est fait sans aucune concertation avec les organisations syndicales ni patronales. Pourtant la Loi Fillon, votée en 2004, indiquait que l'Etat n'interviendrait qu'après saisine des partenaires sociaux pour tout ce qui touchait notamment le code du Travail. Une troisième étape du Plan emploi était envisagée pour les prochaines semaines, sans attendre les résultats des deux premières, malgré l'engagement de procéder à une évaluation du CNE. La précarité ne doit pas devenir la règle de base pour les petites entreprises, les jeunes et bientôt l'ensemble des salariés...

Depuis sa nomination, le Premier ministre a multiplié les initiatives pour se trouver une légitimité de « présidentiable ». Ainsi, son gouvernement a fait le choix de passer en force le projet de loi instaurant le contrat première embauche (CPE). Il a opté pour l’exclusivité d’une démarche législative concernant une décision touchant au droit du Travail. Ce nouveau pas, après celui du contrat nouvelle embauche (CNE), s’est fait sans aucune concertation avec les organisations syndicales ni patronales. Pourtant la Loi Fillon, votée en 2004, indiquait que l’Etat n’interviendrait qu’après saisine des partenaires sociaux pour tout ce qui touchait notamment le code du Travail. Une troisième étape du Plan emploi était envisagée pour les prochaines semaines, sans attendre les résultats des deux premières, malgré l’engagement de procéder à une évaluation du CNE. La précarité ne doit pas devenir la règle de base pour les petites entreprises, les jeunes et bientôt l’ensemble des salariés.

La méthode choisie est révélatrice du peu de considération que ce gouvernement porte sur la place et le rôle des partenaires sociaux et sur leur capacité à construire de la norme sociale dans ce pays. Le gouvernement fait preuve d’un conservatisme sans précédent, en affirmant de cette manière qu’il reste sur un Etat providence digne du 19e siècle. Dans son esprit, il est le seul garant des politiques sociales et économiques du pays. Cela révèle, contrairement aux discours entendus, que le syndicalisme en France est peu reconnu comme un acteur à part entière de la démocratie sociale.

Les organisations syndicales, les mouvements étudiants et lycéens n’ont donc que la rue pour exprimer leur indignation, tant sur les dangers de ces décisions que sur les méthodes employées.

Le succès grandissant des manifestations et la prise de conscience progressive des citoyens de tous les enjeux des conséquences du CPE poussent le Premier ministre à tenter d’amorcer une concertation. Mais le refus de retirer le CPE et de n’envisager que des modifications à la marge, sans réelle volonté de modifier la loi récemment votée, ne permet pas de remplir les conditions nécessaires à un véritable dialogue social. Même le patronat, appelé à la rescousse, hésite à s’engager sur ce dossier. Entre fermeté et ouverture, le doute s’installe dans le parti majoritaire.

Au-delà du CPE, ce sont toutes les inquiétudes autour de l’emploi, de l’avenir des jeunes et de la précarité des salariés, qui sont posées. Le pacte social demandé par la CFDT est pour l’instant resté sans suite. Pourtant, le moment est opportun d’engager une véritable négociation. Pour cela, il est de la responsabilité du chef de l’Etat et de son gouvernement de lever tout a priori afin de donner, sans attendre, une confiance en l’avenir.

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