«Industries de santé, un monde qui bouge » tel était le thème de nos troisièmes Assises de la pharmacie. Le droit à la santé, le renforcement de la prévention des maladies, l’exigence d’efficacité et de sécurité des médicaments, le besoin d’information des patients et le respect de l’environnement sont autant de facteurs qui modifient les rapports des industries de santé à la société.
Les besoins de santé non satisfaits dans le monde, l’apparition de nouveaux acteurs et l’incidence de nouvelles menaces sanitaires sont autant de défis que l’industrie pharmaceutique doit relever, dans un contexte de concurrence accrue et de compétition entre territoires. Insérée dans une économie mondialisée et soumise à des exigences de compétitivité élevées, cette industrie connaît actuellement de profondes évolutions scientifiques, économiques, éthiques et sociétales.
Sur le plan scientifique, l’arrivée de nouveaux médicaments issus des biotechnologies permet d’apporter des traitements à des maladies jusque-là sans réponse thérapeutique satisfaisante. L’apparition des nanoparticules, le développement de nouvelles technologies ou encore le suivi à distance des patients nécessitent une maîtrise sans faille de ces évolutions.
Sur le plan économique, les entreprises doivent modifier leurs stratégies et diversifier leurs activités afin d’intégrer les mesures de maîtrise des dépenses prises par les pouvoirs publics ou les gestionnaires des systèmes collectifs (Sécurité sociale, mutuelles). Leurs logiques fondées, ces dernières années, sur des médicaments aux prix élevés et des volumes importants, doivent ainsi être reconsidérées.
Sur le plan éthique, il est nécessaire de prendre en compte l’impact des industries de santé d’une par,t au niveau de l’espèce humaine avec la bioéthique et les Organismes génétiquement modifiés (OGM), et d’autre part au niveau environnemental avec l’utilisation de produits dangereux et les conséquences sur la biodiversité.
Sur le plan sociétal, la recherche d’une rentabilité élevée a conduit les principaux acteurs à se focaliser sur les maladies chroniques affectant les populations des pays riches et délaissant des pans entiers de la pharmacopée. Le procès de Pretoria au début des années 2000 a permis une prise de conscience sur l’impossible accès au médicament pour l’ensemble des populations des pays du Sud. Le système dérogatoire des brevets a ensuite permis une avancée pour améliorer l’état sanitaire des pays pauvres.
La mutation des industries de santé est donc en cours et loin d’être terminée. Nous mesurons l’ampleur des changements à venir. L’évolution des métiers, les besoins de nouvelles compétences, la formation des salariés sont des points clefs pour le maintien de l’emploi. Anticiper ces évolutions est une nécessité pour répondre aux inquiétudes des salariés devant ce monde qui bouge.
