Atypique que ce soit par sa durée, sa forme ou son contenu, la formation « Animer une action de formation » se place depuis ses débuts en tête du palmarès de l’offre d’Idéforce.
Surnommée initialement « Loches » en référence au lieu éponyme où se sont déroulées les premières sessions, cette formation n’a eu cesse d’attiser la curiosité d’un grand nombre de militants voulant s’investir dans la fonction exigeante d’animateur de formation. Reconnu aujourd’hui comme un mandat à part entière, l’animateur / formateur est la pierre angulaire de l’apprentissage du militantisme. Sans formation, pas de développement, et sans développement, pas d’adhésion. Il paraît donc évident que pour mener à bien sa mission chaque militant a besoin, tout au long de sa vie syndicale, d’acquérir des connaissances, des pratiques, voire des outils. Mais comment décide-t-on, un jour, de passer d’élève à enseignant ? Comment l’envie de communiquer des connaissances naît dans la tête de certains d’entre nous ? Même si, souvent, l’animateur est vu comme un être omniscient, c’est avant tout un militant qui, lui aussi, a pris le temps de se former et de s’enrichir du savoir des autres. L’animateur n’est pas un expert, il n’a pas la science infuse, il n’est pas celui qui sait tout, celui qui connaît tout. C’est pour cette raison que, malgré son expérience, son vécu, ses connaissances, un bon animateur se démarque par sa capacité à se documenter, à se cultiver, à reconnaître ses doutes et ses faiblesses, à rechercher et souvent à se remettre en question. Son rôle n’est pas de tout savoir mais de faire passer le savoir, afin qu’il devienne celui de l’autre : « Le savoir est la seule matière qui s’accroit avec le partage. » (Socrate)
C’est dans cet état d’esprit, dans cette logique du partage et de bienveillance que la formation « Animer une action de formation » a vu le jour il y a environ 20 ans. Avec une moyenne de trente militants formés tous les ans, cette formation – dont le contenu n’a connu qu’un léger toilettage depuis sa conception – reste l’une des plus plébiscitées à ce jour. Mais alors, au-delà de l’idée première de former pour être plus fort, pourquoi cet engouement ? Pourquoi nos militants souhaitent-ils tant devenir « animateur » ? En quoi la version d’Idéforce se distingue de celles des autres organismes de formation ?
Pour y voir plus clair, nous avons demandé au nouveau délégué fédéral d’Idéforce, Henri-Marc Desbouit, également animateur de cette formation incontournable, de nous éclairer à partir de retours de participants pris au hasard des nombreuses sessions passées.
« Lorsque je me suis inscrite, j’ai pensé que ça allait être long. Finalement, ces 5 jours sont nécessaires et être en internat est plus bénéfique pour créer de la cohésion supplémentaire. »
La spécificité d’« Animer une action de formation » est qu’elle ne ressemble à aucune autre, que ce soit par son contenu pédagogique que par ses mises en situation. Pour devenir formateur, il est demandé aux participants une réelle confrontation avec soi-même et avec les autres, ce qui rend l’internat obligatoire, même si le mot peut paraître fort par rapport à nos valeurs. Être séparé de sa cellule familiale peut être compliqué pour certains, mais les participants comprennent mieux cette nécessité à la fin de la formation. La cohésion de groupe est nécessaire et forte, et l’internat permet cette connexion. Quant à la durée… la session est construite de façon à ce que l’apprentissage se fasse en crescendo. Il faut laisser le temps aux participants de se connaître, de prendre leurs marques pour arriver au résultat souhaité.
« J’ai voulu faire cette formation, car j’avais confiance dans le professionnalisme d’Idéforce, en sa philosophie de formation, très pratique avec les docs et outils pédagogiques, les pièges à éviter… »
Idéforce, en tant qu’organisme de formation, a toutes les compétences pour répondre à l’envie du militant qui souhaite devenir « formateur ». En associant des phases de pédagogie aux participations actives, la formation, par le biais de ses animateurs, donne les outils nécessaires, développe le savoir-faire et le savoir à acquérir pour devenir un formateur de qualité. Ensuite, c’est la pratique et l’expérience qui confirmeront et affirmeront la capacité à animer et à monter en compétences, tout au long de son parcours de formateur.
« La transparence des animateurs, la pédagogie, la mise en confiance pour créer un groupe solide. Ils ont été très efficaces et à l’écoute, et ont répondu à toutes mes questions. »
Les formateurs doivent être à l’écoute et surtout être exemplaires sur l’animation et sur l’attitude à avoir durant la session. Il est important de mettre le groupe en confiance et de tout mettre en œuvre pour rassurer les participants sur ce qui va se passer durant les cinq jours. C’est un moment suspendu dans le temps, dont toutes et tous vont se rappeler longtemps, tant la cohésion de groupe est forte. Il y a un travail en coulisse de la formation qui est également important et qui est fait en parallèle des apports pédagogiques et des phases actives.
« Cette formation m’a enrichie professionnellement et personnellement […] Elle a renforcé ma confiance en la CFDT, en mon syndicat, en Idéforce et en moi-même. »
Lorsqu’un militant décide de s’inscrire, il ne sait pas ce qui l’attend, il pense que c’est une formation comme les autres… mais non. « Animer une action de formation » vous transforme dans le bon sens. Personnellement, je comprends tout à fait ce que cette participante a voulu dire, car, comme elle, j’ai été « élève », et comme elle, cette formation m’a permis de prendre confiance en moi, de mettre en évidence mes points forts et les pistes de progrès que je devais développer pour atteindre les objectifs définis par les animateurs de ma session. Objectifs qui sont, d’ailleurs, débriefés lors de nos mises en situation. La richesse des rencontres que l’on peut faire lors des animations se note par les échanges et les émotions partagées. Et tout cela s’imprime au-delà de ces cinq jours. L’intensité qui en découle laisse une trace indélébile qui marque à jamais.
« Un peu apeuré en début de formation, puis totalement instruit et désinhibé… confirmation en fin de session : être utile à la Confédération, à la Fédération, au syndicat, et aux militants. »
Il est vrai que la densité des apports et la substance même des contenus à exploiter peuvent faire peur lorsque l’on découvre la formation de prime abord. Mais, concrètement, la façon d’aborder le déroulé pédagogique permet une appropriation relativement rapide et d’être très vite performant. Être formateur est riche, car la transmission est un élément essentiel. Nous sommes présents pour apporter des outils, des connaissances et des compétences à tous nos militants, et tout ça dans la sérénité, la bienveillance et l’humilité. N’oublions pas que nous sommes la CFDT et que l’une de nos plus grandes qualités est la fraternité.