Développement et Représentativité, se donner un nouvel élan
Plus de 100 militants se sont réunis à Bierville les 2 et 3 avril derniers dans le cadre des journées DOF (Développement, Organisation, formation) organisées annuellement par la FCE. Les secrétaires, les trésoriers, les responsables de formation et de développement des syndicats mais aussi des Délégués Syndicaux Centraux (DSC), des responsables nationaux et des chargés de mission fédérale ont travaillé et débattu sur de deux thèmes étroitement liés : le développement de notre nombre d’adhérents et la représentativité syndicale.
L’objectif de ce rassemblement était de donner un nouvel élan pour le développement et une audience renforcée de la représentativité de la FCE-CFDT. Malgré un contexte difficile, car de nombreuses équipes de notre champ sont touchées par la crise, les participants sont ressortis satisfaits comme l’atteste l’évaluation réalisée à la fin de la première journée. Ces temps d’échange entre militants de la fédération sont bien une nécessité.
Après une présentation sur la situation du développement, les travaux de la première journée ont consisté à analyser les résultats par syndicats mais aussi à réfléchir sur les pistes pour gagner le développement et leurs mises en œuvre. Dans la continuité de ces travaux, une table ronde sur la prise en charge de la représentativité par tous les militants et les différentes structures de la fédération s’est tenue le lendemain. L’exploitation de ces productions sera reprise pour proposer des outils et des actions pour nous aider à gagner le développement et les élections professionnelles.
Un premier bilan du développement en 2008 préoccupant et paradoxal
Même si les chiffres du développement ne sont pas encore définitifs, les participants à cette rencontre DOF (Développement, Organisation, Formation) des 2 et 3 avril se sont appropriés les premiers résultats et en ont débattu.
La fédération, plus précisément la somme des 27 syndicats, devrait clôturer l’exercice 2008 avec une diminution d’environ 1,5 % de son nombre de cotisations.
En baisse continue pour la 6ème année, la Fédération Chimie Energie, se trouve dans une situation à la fois préoccupante et paradoxale.
Préoccupante, car 11 syndicats (sur les 27 que compte la FCE) affichent un nombre de cotisations encaissées inférieur à 1998 (l’année suivant la création de la fédération).
Préoccupante, car le nombre d’adhérents de plus de 50 ans représente environ 30% du nombre total d’adhérents de la FCE alors que le nombre de jeunes de moins de 31 ans ne représente que 4,21 %.
Préoccupante, car la branche qui avait le plus grand nombre d’adhérents en 1998 (les Industries électriques et gazières), a perdu plus de 39% de ses adhérents et continue à régresser alors que 6 des 7 autres branches ont progressé sur la même période.
Préoccupante, car le type de syndicalisme voulu et porté par la CFDT, démocrate et autonome, ne peut se satisfaire de cette situation.
Paradoxale, car les syndicats qui progressent de façon significative en nombre de cotisations (Picardie : + 6,87%, Haute-Normandie : + 3,83 % ; Auvergne Limousin : + 2,61% et Bretagne : 1,57%) ne sont pas dans un contexte économique privilégié et/ou ne bénéficient pas de ressources syndicales supérieures en volume ou en nombre par rapport aux autres (voire moindre pour certains).
Paradoxale, car les branches qui progressent en 2008 voient aussi leur nombre de salariés diminuer (hormis la branche pharmacie).
Paradoxale, car le résultat du développement chez les retraités devrait atteindre + 1,67 %.
Paradoxale, enfin, car s’il n’existe pas de recette magique, les conditions qui font qu’une section syndicale d’entreprise, et par conséquent un syndicat se développe, sont connues.
En effet, la démonstration n’est plus à faire. Lorsque des militants travaillent collectivement, organisent des tournées d’atelier et/ou de service, communiquent régulièrement, privilégient les adhérents tout en leur offrant une réelle possibilité de participer à la vie de la section et proposent l’adhésion, la FCE-CFDT se développe dans l’entreprise à la fois en nombre d’adhésion mais également en termes d’audience.
Une complémentarité à réussir pour gagner la représentativité
Dans la continuité des travaux de la 1ère journée, une table ronde s’est tenue sur la prise en charge de la représentativité par tous les militants et les différentes structures de la fédération. Autour de Bernard Piras, chargé de mission fédérale sur la représentativité, étaient réunis trois secrétaires de syndicats, Jean-Jacques Noizat (Provence Corse), Sylvain Bellemère (Picardie), Jean-Paul Choulant (Haute-Normandie) et trois Délégués Syndicaux Centraux, (DSC) Philippe Lebre (ERDF), Philippe Schmitt (Alliance-Healthcare) et Alain Couderc (Michelin). Une occasion pour ces responsables de faire partager à la centaine de militants présents leur travail, les actions menées sur le développement et la représentativité, dans les syndicats et dans les entreprises. Ce fut aussi l’occasion de mettre en lumière la nécessité d’une coopération plus grande entre tous pour relever les défis : savoir s’écouter, se parler et travailler ensemble. Les réalités et les enjeux peuvent sembler parfois différents, que l’on soit secrétaire de syndicat ou DSC, mais les complémentarités entre le revendicatif, les pratiques syndicales dans l’entreprise et la présence sur le territoire assurée par le syndicat ou son Comité d’Action Développement (CAD), sont des atouts à mettre en œuvre pour réussir. La formation syndicale est un formidable outil pour amener plus de cohérence dans notre fonctionnement et renforcer les compétences de nos militants. Une meilleure information doit également circuler dans toute la fédération sur la connaissance des militants CFDT en responsabilité dans les différentes entreprises. Le débat a permis de connaitre les pratiques et les outils réalisés par différents syndicats ou liaisons d’entreprises, faisant ressortir le besoin de les mutualiser pour que chacun puisse profiter de l’expérience de tous. A ce titre, le module de formation « gagner les élections », présenté à la tribune par Thierry Perrin-Hudry, chargé de mission fédérale développement-formation, est une illustration concrète de mutualisation d’outils élaborés par plusieurs syndicats.
Une table ronde dynamique, une salle participative : un moment fort qui concoure à la mise en mouvement de toute la FCE-CFDT pour réussir notre syndicalisme de demain.
Le renouveau du développement au cœur de la représentativité
Les journées DOF ont permis de faire le bilan développement des syndicats et de la fédération. En faisant travailler les syndicats sur leur situation, ils se sont mutuellement apportés en termes d’analyse et de pratiques.
Le regard croisé des syndicats entre eux a permis une approche plus objective des forces et faiblesses de chacun. En matière de développement, la preuve est faite que les Comités d’action développement (CAD) sont efficaces. Ils permettent de créer du lien avec les sections, de les motiver, de les aider, de les structurer. Reste que la démultiplication n’est pas encore réelle et que leur action est encore trop limitée. L’implication des animateurs de branches et de secteurs locaux est une piste d’amélioration. Certaines expériences menées dans les syndicats portent leurs fruits. L’opération parrainage est pratiquée en Bourgogne depuis 2006. Par le jeu et le défi, cela a dédramatisé l’acte de proposer l’adhésion. Plus classique mais porteuse dans la période, la participation aux négociations préélectorales dans les entreprises sans CFDT. Dans plusieurs syndicats, cela a été l’occasion de créer des sections. S’organiser pour avoir à temps les invitations à négocier, disposer d’une équipe de militants formés à l’exercice, voilà deux conditions à remplir pour que cela marche. Même si les expériences des uns ne sont pas systématiquement transposables aux autres, les idées circulent et peuvent s’adapter au terrain de chacun.
Gagner le développement passe par la volonté de le faire, gagner en savoir faire, et se donner les moyens d’y arriver. Le vouloir, c’est identifier les enjeux, dépasser les freins à la mise en œuvre des pratiques syndicales participatives, à la concrétisation de « l’adhérent acteur ». C’est aussi aller au contact des adhérents et des salariés, avoir un lien plus fort entre section et syndicat. Gagner en savoir faire, c’est se former, pratiquer,… Se donner les moyens, c’est identifier les outils nécessaires pour accompagner la démarche de proposition d’adhésion, c’est contre-argumenter face aux idées reçues sur notre syndicalisme, c’est proposer des services aux adhérents. Les participants ont abordé ces thèmes en groupe de travail. Toute la matière produite à cette occasion sera compilée et approfondie. Elle pourra faire l’objet de nouvelles propositions à valider par le comité directeur fédéral, l’instance dirigeante de la fédération.