Le Rapport Brundtland qui, en 1987, définissait pour la première fois le développement durable, prend aujourd’hui une toute autre dimension. Les dernières analyses convergent toutes pour alerter les citoyens sur la gravité des enjeux écologiques. Ne pas prendre la mesure de la menace risquerait de déstabiliser notre économie, de dégrader nos relations sociales, et de nuire irréversiblement aux générations futures.
L’Europe a pris conscience du danger de l’inertie dans ce domaine. Plusieurs décisions européennes ont déjà été prises sur cette question, notamment celle de s’engager à produire 20 % de l’énergie à partir de sources renouvelables, ou encore de tracer les produits chimiques reconnus dangereux pour les consommateurs via Reach. L’Europe doit poursuivre et amplifier son rôle de précurseur mondial, un rôle nécessaire dans le cadre des négociations qui se sont ouvertes sur l’après-Kyoto.
La 6e semaine du développement durable qui vient de se dérouler en France, s’est axée sur la production et la consommation durables. Près de 2 000 entreprises, collectivités, associations, services publics et établissements scolaires se seront mobilisés. Si ces moments de sensibilisation de tous les acteurs sont nécessaires, la FCE-CFDT attend des actes concrets de la part du gouvernement, mais aussi des entreprises.
La France entend faire de l’impératif écologique la priorité de sa présidence de l’Union européenne. Mais pour cela, le gouvernement doit montrer l’exemple. Les 268 mesures adoptées lors du Grenelle de l’Environnement en octobre dernier doivent être mises en œuvre. Même si la mise en œuvre de certaines d’entre elles paraît difficile… Promouvoir les économies d’énergie dans les transports et l’habitat, promouvoir les énergies renouvelables, valoriser la biodiversité et renforcer les politiques de santé, telles sont les priorités. Cela nécessite de nouvelles façons de produire, de consommer, mais aussi de se déplacer, de se nourrir, de se loger, d’organiser le territoire, de respecter enfin la nature.
Pour la FCE, toutes ces évolutions doivent faire l’objet de concertations, voire de négociations, dans leur mise en œuvre afin que l’évolution nécessaire de l’outil industriel soit compatible avec celle de l’emploi. Une fiscalité incitative doit accompagner ces mesures innovantes, et ces nouveaux modes de vie qui rompent avec le passé. Cet engagement doit aussi se retrouver dans la responsabilité sociale des entreprises, et dans une gouvernance renouvelée où toutes les parties prenantes doivent pouvoir se faire entendre. Il est grand temps de négocier dans les branches et les entreprises.